Arthur Perole
Festival Faits d’hiver. Stimmlos
«Si au moins, je pouvais entendre ce soir un peu de Wagner» (Charles Baudelaire)
«D’après moi, la danse a ce pouvoir fascinant de concrétiser l’ivresse des passions. C’est dans cette perspective que le Romantisme, et les sujets qui y sont rattachés tels que l’amour, la mort et le fantastique, sont apparus comme un outil de recherche chorégraphique.
Si mon choix s’est porté sur Wagner, c’est parce qu’il me semblait que ce qui émane de sa musique, un romantisme exalté qui tend parfois à la démesure, pouvait être immédiatement relié à une esthétique que je cherchais à explorer. En lisant les Fleurs du Mal, l’air des préludes de Wagner est venu s’inscrire comme une toile de fond aux poèmes de Baudelaire, les deux œuvres s’assemblant dans une même esthétique funeste et mélancolique.
Paradoxalement, je veux dénuer le corps de toute humanité pour ne laisser jaillir que l’essence d’une émotion que l’humain se serait empressé d’interpréter. Le geste en deviendra épuré, tenu et précis. L’écriture du mouvement prendra appui sur les poèmes de Baudelaire de différentes façons: elle pourra en dégager le sens, être une illustration, jouer sur le rythme… elle jouera sans cesse entre une abstraction et une expressivité. La chorégraphie explorera les limites d’une danse aux accents trop pompeux et peut-être même trop kitschs.
Cinq danseurs apparaîtront comme des êtres impalpables, des revenants venus nous parler du temps, nous dire « souviens-toi! (…) vieux lâche, il est trop tard! » » (Arthur Perole)