La vingt-deuxième édition du «Festival de Marseille» propose quarante-neuf spectacles se déroulant dans différents lieux marseillais. Si la danse contemporaine occupe une place centrale dans une telle programmation, théâtre, musique, et cinéma, complètent cette dernière. Outre les spectacles programmés, ateliers, conférences, débats, rencontres, et cours de danse notamment, donnent au «Festival de Marseille» toute son ampleur.
«Festival de Marseille» : créations
Cinq créations sont au programme de l’édition 2017 du festival : Rito de Primavera de José Vidal, 7even de Ula Sickle, une création de Bruno Beltrao, et La procession et solo(s), de Nacera Belaza.
Avec Rito de Primavera, le chorégraphe chilien José Vidal présente pour la première fois en France cette pièce pour quarante danseurs réinterprétant le ballet de Stravinsky, Le sacre du printemps. Danseurs chiliens et marseillais participent à ce spectacle.
Sept chorégraphes de nationalités différentes ont écrit 7even à la demande des directeurs du Ballet national de Marseille, Emio Greco et Pieter C. Scholten. 7even est un ensemble de pièces courtes dans lequel chaque chorégraphe est invité à exprimer sa propre vison du rapport au corps.
Le chorégraphe brésilien Bruno Beltrao présente pour la première fois en France une création s’inspirant de la marche pour évoquer la situation des migrants à travers le monde. Sur scène, les danseurs de hip-hop issus des favelas de Rio tentent de donner corps à la formule selon laquelle «les migrants sont les pionniers d’un monde ouvert.»
Quant à elle, Nacera Belaza présente la création nouvelle de sa pièce de 2015, La procession et solo(s). Nacera Belaza et sa sœur proposent une procession ponctuée de deux solos destinés à s’accorder avec le lieu, la ville de Marseille, dans lequel ce spectacle est donné.
Outre ces créations, Rabih Mroué, Bouchra Ouizgen, et Meg Stuart présentent respectivement Water Between Three Hands, Corbeaux et Until Our Hearts Stop.
«Festival de Marseille» : focus Marseille
Le programme consacré à Marseille permet de découvrir notamment les spectacles de Jérôme Bel et Georges Appaix.
Compagnie, compagnie de Jérôme Bel mêle danseurs professionnels et amateurs marseillais pour tenter de souligner la capacité de la danse à réunir des communautés temporaires.
Dernière création du chorégraphe marseillais Georges Appaix, What do you think? est une pièce pour six danseurs décrivant la rencontre d’un couple et d’autres individus en déjouant les simples conventions du langage.
«Festival de Marseille» : focus Afrique subsaharienne
Le festival de Marseille accueille aussi des chorégraphes africains tels Dorothée Munyaneza, Boysie Cekwana, et Serge Aimé Coulibaly.
Présentée par Dorothée Munyaneza, Samedi détente allie danse, chant et musique pour témoigner du génocide rwandais dont elle fut elle-même victime. Samedi détente est à la fois exercice de mémoire et rituel d’exorcisme.
Première en Europe, The Last King of Kakfontein du chorégraphe sud-africain Boysie Cekwana combine sur scène danse, musique et vidéo pour dénoncer avec force la montée des populismes à travers le monde. S’inspirant des chants et des danseurs de protestations sud-africains des années soixante-dix et quatre-vingt, The Last King of Kakfontein met en scène le nouveau hiérophante démocratique.
Nouvelle création du chorégraphe burkinabé Serge Aimé Coulibaly, Kalakuta Republik cultive le souvenir du chanteur et saxophoniste nigérian Fela Kuti, pour lequel la musique a été une arme politique.