ÉCHOS
16 Nov 2010

Festival danse et cinéma: une initiative à encourager

PSmaranda Olcèse-Trifan
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Il y a toujours lieu de se réjouir de la naissance d’une manifestation nous invitant à exercer un regard cinématographique sur la danse. Souhaitons que le Festival danse et cinéma, qui s’est déroulé au Mac/Val à Vitry et à la Maison des arts de Créteil du 5 au 7 novembre 2010, se trouve une véritable identité avec les années…

La chorégraphe Blanca Li est à l’origine de ce nouveau rendez vous au croisement des mondes de la danse et du cinéma. L’idée la taraudait depuis longtemps. Elle est connue pour ses incursions dans le champ de l’image en mouvement. Dans ses chorégraphies, comme dans sa dernière pièce Le Jardin des délices, elle donne la part belle à la création vidéo. On la sait tout aussi à l’aise dans les productions de cinéma populaire que dans les galeries d’art visuel. Elle collabore avec Michel Gondry pour des vidéoclips, comme celui de Daft Punk ou encore fréquente le monde de la publicité… Chorégraphe, metteur en scène, comédienne, réalisatrice de films et d’expositions multimédia, autant de facettes d’une personnalité qui ne tient pas en place!

Le Festival danse et cinéma se concrétise dans le cadre de sa mission d’artiste associée au Centre chorégraphique de Créteil. Cette première édition est placée sous le signe de la diversité: des formes d’expression cinématographiques, des regards et des approches. Si le thème central reste assez vaste, une dimension historique est clairement revendiquée. Notre regard circule des montages des films Lumière de la Cinémathèque de la danse, aux archives de Martha Graham, en passant par Loïe Fuller ou Doris Humphrey.

Le travail de Blanca Li s’inscrit moins dans une proposition de programmation que dans une démarche fédératrice. Quelques titres cultes et des projections-événements sont là pour attirer le public vers les salles, dans l’espoir que son attention puisse également s’attarder sur les vidéos passées en boucle dans les espaces d’accueil du Mac et du Mac/Val.

Les aficionados de vidéodanse reconnaîtront, avec un brin de déception, des incontournables. Ils pourront aussi saluer quelques réalisations moins galvaudées, telles Les Cartes postales de Richard Copans, à partir d’une chorégraphie de Raimund Hoghe, ou Uzes Quintet de Catherine Maximoff. Ils se réjouiront enfin de retrouver les DV8 et leur Physical Theater, très cher également à Michèle Bargues, programmatrice du festival Vidéodanse organisé par le Centre Pompidou. Pas de volonté de se démarquer de son aîné parisien, Blanca Li pense la manifestation comme un espace de rencontres entre chorégraphes, artistes, réalisateurs et publics.

Les temps sont difficiles pour la production de films de danse. Les chaînes de télévision publiques se désengagent du secteur, après une période assez exaltante qui a accompagné l’essor de La Nouvelle Danse française. Malgré le côté un peu brouillon de cette première édition, on souhaite faire confiance à Blanca Li, quand elle nous assure que «l’envie de faire existe et que des films de danse se font toujours ». C’est d’ailleurs ces films mêmes qu’on voudrait découvrir dans les prochaines éditions de Danse et Cinéma.

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