Gaël Depauw
Artdanthé. Deux pièces: Did Eve Need Make-up? / To Escape From El Nothing Better Than Heels
Did Eve Need Make-up?
Premier volet d’une trilogie familiale, Did Eve Need Make-up? est né d’un souvenir d’enfance: le premier maquillage, empreinte d’un baiser maternel sitôt effacé, amorçant ainsi une première réflexion sur ce stigmate féminin à la symbolique violente puisque parfois interdite.
Eve… la première femme… Est-elle (encore) vivante? Est-elle morte? Peu importe, son corps a été préparé ici pour un cérémonial qui, fantasme ou réalité, l’animera via «la matière-maquillante» qui pare et camoufle. Sereine, en apparence inanimée, elle attend… Par le toucher, l’effleurement, la retenue ou l’audace du geste cru des intervenants, elle se verra maquillée, travestie, enduite, grimée, pour revisiter les divers états et périodes de la femme qu’elle incarne. Il s’agira, avec une inhabituelle liberté, de poursuivre la construction ou la déconstruction de l’image offerte par les mains précédentes.
Qui sera-t-elle vraiment le temps de ces transformations (et en seront-elles vraiment?)? Un kaleïdoscope de ce que l’on imagine être la “matière-femme”? Une simple toile vierge mais vivante?
Performance de et avec: Gaël Depauw, avec: Guillaume Marie, Margot Hardouin, Gwenn Le Métayer, Collaboration artistique: Guillaume Marie, Préparation corps make-up: Géraldine Garétier, Photos: Gilles Vidal, Gilles Berquet, Captation video: Antoine Verbièse, Romano Botinelli.
To Escape From El Nothing Better Than Heels
Cette introspection intime, consacrée à la figure paternelle, prend racine dans le souvenir d’incessants tours de pâté de maison avec pour fond sonore quelques titres d’Elvis Presley que le père de l’artiste se réjouissait de partager en voiture avec elle, seul membre du clan à jubiler autant de la vitesse du véhicule que du volume sonore en vigueur. Ce père officiant, en tant qu’ingénieur en physique nucléaire au CNRS, instigua chez elle une réflexion précoce sur la matière, sa désintégration extrême possible libérant ainsi une énergie folle, énergie jumelle de celle générée par le rock, également qualifiée de diabolique par certaines autorités morales et politiques. Le nucléaire comme le rock accélère la réalité jusqu’à pouvoir la détruire. Catastrophes, overdoses, excès sont le lot de ces deux pratiques, autant de visages de l’humain qui cherchent toujours à flirter avec «le plus», à transcender le vulgaire.
Performance de Gaël Depauw, Collaboration artistique: Guillaume Marie, Costumes: Cédrick Debeuf, Coiffe/Perruque: Pascal Saint-André, Création sonore: Hugo Indiviri/Ze Copycat, Photos: Gilles Vidal, Gilles Berquet, Captation vidéo: Romano Botinelli, Sur scène: Gaël Depauw, Gwenn Le Métayer, Marc Henri
Informations
Festival Artdanthé, Vanves
Salle panopée
Le samedi 31 janvier 2015, à 17h30
Durée: 3h (Eve..) et 1h (Escape…)