A l’initiative de son directeur, Jérôme Franc, le programme de l’édition 2017 du festival « Art Danse Bourgogne » propose quinze spectacles, aux thèmes et aux esthétiques différents, parmi lesquels quatre créations. Tous ces spectacles se déroulent dans divers lieux de la région Bourgogne, de Dijon jusqu’à Macon.
« Art Danse 2017 » : les créations
Le festival « Art Danse 2017 » présente lors de cette édition quatre créations : Cirque de Cécile Loyer, Avant le ciel de Philippe Jamet, The State d’Edmond Russo et Shlomi Tuizer, et Horizon de Philippe Ménard.
Cirque de Cécile Loyer est la première de ces créations 2017 à être présentée. Cette pièce est un solo dans lequel Cécile Loyer est accompagnée de quatre femmes : Valentina Terechkova, première femme cosmonaute ; l’actrice et chanteuse Claudine Longet ; Izumo no Okuni qui, au Japon, créa le théâtre kabuki dont la pratique est ensuite devenue exclusivement masculine, et Virginia Oldoïni, comtesse de Castiglione, qui fut l’une des figures marquantes de la photographie à ses débuts. Tout en soulignant les caractéristiques communes à l’existence de ces quatre femmes, Cécile Loyer imagine quelle fut la vie de chacune d’elles.
Autre création, Avant le ciel de Philippe Jamet. Entre danse et installation vidéo, cette pièce poursuit un projet de recherche au long cours : s’efforcer de rapprocher danse et existences individuelles. « Avant le ciel, précise Philippe Jamet, s’inscrit dans le prolongement de mes préoccupations, de mes doutes, de mes empêchements, de mes désirs et la possibilité de créer et partager. » Sur scène, un dialogue s’ouvre alors, laissant paraître l’intimité de vies privées.
Troisième création présentée par « Art Danse 2017 », The State d’Edmond Russo et Shlomi Tuizer, pièce dont le titre renvoie, à titre d’inspiration, à La République de Platon, est un quatuor. « Y a-t-il pour toi un plaisir plus grand et plus vif que le plaisir des choses de l’amour ? », peut-on lire en effet dans La République. Car The State signifie à la fois l’état comme organisation collective et l’état amoureux, intime. Suivant cette double signification, The State part de la composition musicale de pour décrire le passage d’un état intime à un autre.
Enfin, Philippe Ménard propose Horizon, une nouvelle pièce tentant de répondre à la question : comment se sentir vivant, ensemble ? Sur scène, les danseurs, un musicien et une chanteuse tenteront d’exprimer cette « sensation du monde » qui, telle une ligne d’horizon indique tout aussi bien une limite et ouvre à l’infini.
« Art Danse 2017 » : de Waves à Jaguar
A ces quatre créations, s’ajoutent différents spectacles, parmi lesquels, Waves de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux. Créée en 2014, à la demande du Norrlands Operan, cette pièce se distingue de leurs précédentes créations dont les thèmes étaient ouvertement sociaux. Au contraire Waves met en scène l’imaginaire de la vague sur une musique originale de Peter von Poehl.
Are Friends Electric? de Yuval Pick trouve son inspiration profonde dans la musique du groupe Krafwerk pour restituer sur scène des rythmes évoquant « les battements d’un cœur, une respiration, une marche, une transe, un geste musical à l’échelle humaine. » Cette pièce, précise Yuval Pick, « exprime l’ambigüité qui réside dans la notion de commun. Hyperindividualités, besoin profond d’appartenance collective, comment survivre dans un espace contemporain polarisé ? »
Happy Manif (les pieds parallèles) est un spectacle évoquant quant à lui différents courants de la danse occidentale, en soulignant le rapport des chorégraphes aux éléments naturels : de la notion de nature ou de «geste naturel» à l’idée de paysage, en passant par les ondulations de l’eau et de la végétation ou les formes animales.
Initialement créée au festival d’Avignon en 2012, Douve, première figure de Tatiana Julien s’inspire du recueil de poésie d’Yves Bonnefoy, Du mouvement et de l’immobilité de Douve. Cette pièce met en scène la présence aiguë du corps en alerte, les sensations de vertige et de déséquilibre, l’absence, et les souvenirs.
Joanne Leighton, quant à elle, présente 9000 Pas. Ce sextet met en scène ce mouvement familier et individuel qu’est la marche sur une musique de Steve Reich. « 9000 Pas, précise Joanne Leighton, est le début de mon nouveau projet et l’acte de revenir à la matière fondamentale et à une simplification du travail, à l’essence d’un spectacle en termes de danse, de mouvement et de site. »
Après-midi et Husaïs, de Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, sont des pièces de jeunesse créées au début des années 1990.
Autre spectacle présenté par Edmond Russo, Bertrand Schefer et Shlomi Tuizer, Zéro, un, trois, cinq. Cette pièce est un trio se présentant sous forme d’un huis clos qui tente de dire à la fois l’oubli et l’absence.
L’architecture du hasard de Gilles Verièpe, résultat de sa collaboration avec l’écrivain Ingrid Thobois, revient sur les circonstances qui ont conduit Ingrid Thobois et Gilles Vérièpe à se rencontrer. Cette pièce écrite et dansée s’interroge plus généralement sur les conditions de toute rencontre. Parmi celles-ci peuvent être invoquées hasard, coïncidences, ou destin, ce que Gilles Verièpe et Ingrid Thibois nomment d’une expression, l’« architecture du hasard ».
« Art Danse 2017 » se clôt sur la présentation de Jaguar, pièce de Marlene Monteiro Freitas et Andreas Merk. Ce duo subversif se propose de bousculer l’esthétique de la danse en recourant au théâtre, notamment à l’utilisation de marionnettes.