L’exposition « Une aventure moderne » au Centre Pompidou, à Paris, revient sur un des mouvements majeurs du modernisme européen : l’Union des Artistes Modernes qui rassembla, de 1929 à la fin des années 1950, des créateurs de toutes disciplines autour d’une vision moderne de l’art qui promouvait le collectif et l’absence de hiérarchie.
L’Union des Artistes Modernes, mouvement majeur du modernisme européen
Le parcours traverse l’ensemble du courant de l’Union des Artistes Modernes en en retraçant le développement de façon à la fois chronologique et thématique. Mêlant des œuvres individuelles et des réalisations collectives, il met en lumière les liens qui unirent des peintres, des sculpteurs, des architectes, des créateurs de mobilier, de bijoux et de tissus, des photographes, des relieurs, des graphistes et des affichistes, dont beaucoup sont aujourd’hui internationalement reconnus.
Un des plus vastes mouvements de l’histoire de l’art du XXe siècle, l’Union des Artistes Modernes peut être considérée comme l’équivalent français des mouvements allemand du Bauhaus ou néerlandais de De Stijl, même s’il n’en atteint pas la notoriété. A l’image de ces deux mouvements, l’Union des Artistes Modernes avait pour objectif d’imaginer, en rompant avec le conservatisme dominant, une nouvelle façon de vivre et de l’ouvrir au plus grand nombre. Pour cela, elle organise des salons où s’exprime une vision commune, dont les principes majeurs sont l’absence de hiérarchie entre les arts, l’importance du collectif et l’utilisation de nouveaux matériaux et techniques.
Une aventure moderne menée par Fernand Léger, Sonia Delaunay, Le Corbusier…
Les premières salles retracent les prémices qui, dès le tournant du 19e siècle, ont ouvert la voie à l’UAM, avec la volonté de ne pas séparer les arts décoratifs et l’architecture des arts comme la peinture et la sculpture. Des tableaux comme Le Passage à niveau de Fernand Léger, Manège de cochons de Robert Delaunay, des sculptures comme Oiseau de Gustave Miklos et Trinité de Jan et Joël Martel, du mobilier comme le fauteuil Transat d’Eileen Gray ou une chaise inclinable de Jean Prouvé, des dessins d’architecture et de décoration intérieures signés Robert Mallet-Stevens, Marcel Lods et Le Corbusier, montrent comment, lors de sa fondation en 1929, L’Union des artistes modernes réunit des créateurs qui se connaissent et collaborent depuis le début des années 1920.
Les salles suivantes soulignent comment les membres de l’UAM visaient, à travers le rationalisme, le fonctionnalisme, le dépouillement et l’économie confinant à l’austérité, le recourt aux avancées technologiques et le lien avec le monde industriel, à créer des formes utiles et un cadre de vie heureuse. On suit ensuite l’évolution du mouvement à travers les soubresauts politiques du 20e siècle, la crise économique, la montée du fascisme, la naissance du Front populaire, la Seconde Guerre mondiale… jusqu’à la dissolution de l’UAM en 1958.