L’exposition « Corps formels » à la galerie Miranda, à Paris, propose un dialogue entre les photographies de Fernand Fonssagrives et celles de Noé Sendas. Elle révèle les nombreuses correspondances qui existent entre les œuvres respectives de l’artiste français et de l’artiste belge, malgré l’éloignement générationnel.
« Corps formels » : photographies de Fernand Fonssagrives et Noé Sendas
Les photographies de Fernand Fonssagrives et de Noé Sendas semblent se répondre à travers le temps et être motivées par des préoccupations et des recherches communes : les corps, la rigueur formelle, les constructions géométriques, les jeux d’ombre et de lumière, etc. Photographe de mode dans les années 1940 et 1950, Fernand Fonssagrives a notamment immortalisé sa première femme, Lisa Fonssagrives, danseuse comme lui, et qui devint un modèle reconnu en même temps que lui devint un photographe reconnu.
Parmi les photographies de Lisa Fonssagrives réalisées par Fernand Fonssagrives, les nus en clair-obscur d’une grande précision formelle, exploitant la pénombre et des rais de lumière pour former des motifs géométriques, étaient sans précédent dans le genre du nu et furent ensuite souvent imités. L’exposition présente pour la première fois à Paris une sélection de tirages signés de l’artiste.
Fonssagrives et Sendas : les corps entre abstraction et géométrie
Nourri de références cinématographiques, littéraires et musicales, le travail photographique exclusivement en noir et blanc de Noé Sendas poursuit à sa façon les recherches formelles de Fernand Fonssagrives, tout en portant l’héritage des mouvements surréaliste, abstrait et moderniste et des photographies de Dora Maar, Man Ray, Guy Bourdin et John Baldessari, des sculptures de Robert Gober ou encore des collages de John Stezaker.
Dans les photographies de Noé Sendas, comme celles de la série Wallpaper* Girl de 2015, les corps, mis en scène de façon précises, se transforment en figures géométriques, les membres traçant des lignes dans l’espace tandis que les visages sont oblitérés, fondus dans des objets, des meubles ou des murs, masqués ou tournés. Corps et architectures se confondent dans ces élégantes compositions qui explorent les thèmes de l’abstraction et de l’effacement partiel du corps humain.