Pina Bausch
Femmes chorégraphes 6
Horaire : 20h00
Durée : 169 min
Barbe-Bleue (1984), 109 min
— Chorégraphie et réalisation : Pina Bausch
— Interprétation : Beatrice Libonati, Jan Minarik, Jacob Andersen, Anne-Marie Benati, Bénédicte Billiet, Marion Cito, Dominique Duszynski, Jo-Ann Endicott, Lutz Förster, Mechthild Grossmann, Kyomi Ichida, Urs Kaufmann, Ed Kortlandt, Elena Majnoni, Anne Martin, Yolanda Meier, Dominique Mercy, Nazareth Panadero, Helena Pikon, Hans Pop, Arthur Rosenfeld, Monika Sagon, Jean-Laurent Sasportes, Janusz Subicz, Francis Viet
Dans l’univers de la chorégraphe allemande empli de désirs, de pouvoir et de soumission caractérisés par les rapports amoureux, l’histoire de Barbe-Bleue fait figure tutélaire tant elle brasse les complexités humaines chères à Pina Bausch. Une théâtralité sombre et parfois effrayante, que tous les personnages, hommes et femmes, parcourent entre sauvagerie et délicatesse. Les liens se construisent progressivement comme des éclats sombres dans la violence des sentiments, rassemblant des images aussi variées que celles d’un chœur militaire, de scènes d’hystérie collective et de champs de bataille, de duos oscillants toujours entre haine et passion, de solos, tragiquement intimes et lumineux. Barbe-Bleue est une œuvre au noir, désespérée, qui s’attache à l’exacerbation de ses figures féminines et masculines, longs cheveux au vent et robes d’un autre temps pour les unes, costumes noirs et virilité exhibée pour les autres.
Un jour Pina a demandé (1983), 60 min
— Chorégraphie : Pina Bausch
— Réalisation : Chantal Akerman
En regardant le film de Chantal Akerman réalisé en 1983 sur l’univers artistique de Pina Bausch, c’est autant le parcours de la réalisatrice vers la chorégraphe que l’on découvre qu’un répertoire comptant parmi les plus belles pièces de Pina Bausch. Il s’agit d’abord d’une première découverte de spectatrice marquée par « une émotion très forte proche du bonheur » selon son témoignage. Puis la rencontre entre la caméra et la danse, s’attachant aux moments de répétitions, à ceux des spectacles, aux témoignages des danseurs jusqu’à l’apparition de Pina Bausch. Le film est traversé d’un parti pris discret qui nous fait mieux sentir que, face aux pièces de Pina Bausch, il est difficile de rester indemne. Chantal Akerman ne s’en cache pas. Les images de Kontakthof succèdent à celles de Nelken, Walzer, Ein Stück et Komm Tanz Mit Mir, des pièces réalisées entre 1977 et 1983 et qui signent avec génie l’univers de Pina Bausch — sombre et poétique.