Trisha Brown, Lucinda Childs
Femmes chorégraphes 5
Horaire : 20h
Durée : 98 min
Spanish Dance (1973, 5 min)
— Interprétation : Cie Trisha Brown
— Réalisation : Roberto Guerra, Stephen Vitiello
C’est en 1978 seulement, après plus de quinze ans de recherche et d’expérimentation, que Trisha Brown (née en 1936), figure majeure de la postmodern dance américaine, crée sa première pièce pour la scène, Glacial Decoy. Auparavant, toutes ses performances étaient conçues pour des lieux alternatifs, musées, galeries d’art, studios, ou encore pour la rue, les toits et les façades des immeubles de Soho. Inaugurée en 1971, la série des Accumulation procède d’un geste simple, presque banal, auquel d’autres viennent progressivement « s’accumuler », jusqu’à former une phrase longue et complexe. La merveilleuse Spanish Dance relève d’un ensemble de recherches sur le concept d’ »alignement ».
Aeros (1990, 33 min)
— Chorégraphie : Trisha Brown
— Interprétation : compagnie Trisha Brown avec Lance Gries et Diane Madden
— Réalisation : Burt Barr
Conçu comme un carnet de voyage, Aeros ne délivre de la chorégraphie Astral Convertible de Trisha Brown que des fragments, des éclats de temps volés aux répétitions, à l’échauffement : au travail. Des extraits de Home Made, un film de 1966 montrant Trisha Brown dansant une caméra accrochée dans le dos, alternent un moment avec la vision de Trisha aujourd’hui, reprenant ce solo.
Dance (2008, 60 min)
— Chorégraphie : Lucinda Childs (née en 1940)
— Interprétation : Le Ballet de l’Opéra national du Rhin
— Conception : Helena Van Dantzig
Créée en 1979, cette pièce multi-média, filmée lors de sa récente reprise par le Ballet de l’Opéra du Rhin, est le fruit d’une collaboration avec Philip Glass et Sol LeWitt. Dénuée de tout effet spectaculaire, la partition chorégraphique d’une rigueur mathématique répond et souligne le caractère répétitif de la musique. Elle joue d’infimes variations sur le nombre des danseurs, les figures géométriques sur lesquelles ils évoluent, leur orientation dans l’espace, leur vitesse de déplacement, la simultanéité ou les décalages qui s’introduisent entre eux… Mais l’effet de fascination produit par Dance tient aussi à la mise en abyme suscitée par le dispositif scénique qui intègre la projection d’un film noir et blanc réalisé avec les danseurs d’origine. Parfois arrêtées, parfois fragmentées, les images filmiques redoublent et prolongent la chorégraphie tout en multipliant les points de vue, en diffractant la vison.