Martha Graham, Doris Humphrey
Femmes chorégraphes 2
Martha Graham, le corps révélé (1994)
— Chorégraphie : Martha Graham (1894-1991)
— Réalisation : Catherine Tatge-Lasseur
— Durée : 55 min
Si elle attribua toujours l’invention d’une nouvelle forme de danse à ses maîtres Ted Shawn et Ruth Saint-Denis, Martha Graham substitua à l’académisme européen un nouveau langage qui s’intéressait moins à l’élaboration de nouvelles figures qu’à la conscience du mouvement lui même et de son lien avec les émotions. Suivant en cela le précepte paternel, aliéniste, du métier : « Le mouvement ne ment jamais. »
Le documentaire de Catherine Tatge-Lasseur s’attache à ne pas laisser dans l’ombre la femme ombrageuse, ses amours malheureuses avec Eric Hawkins, grand danseur de sa compagnie, l’amante tyrannique, l’artiste dépressive, quelque temps alcoolique lorsqu’elle dut, à 75 ans, renoncer à danser, et la courageuse créatrice que fut Martha Graham, indéfectiblement soutenue par Louis Horst, complice et ami fidèle.
Doris Humphrey Technique, It’s Creative Potential with Four Early Dances (1992)
— Chorégraphie : Doris Humphrey (1895-1958)
— Réalisation : Ernestine Stodelle
— Durée : 46 min
Si sa notoriété fut moindre que celle de Martha Graham, sa condisciple à la Denishawn, l’apport de Doris Humphrey à la danse moderne fut aussi déterminant. À partir de l’observation et de l’analyse du mouvement, elle inventa un langage gestuel fondé, à l’opposé de Wigman et Graham, sur le déséquilibre: « Toute la vie fluctue entre la résistance et la soumission à la gravité », disait-elle. Concevant le groupe comme une entité multiple, polyphonique, elle fut par ailleurs totalement novatrice sur le plan de la composition chorégraphique. Mêlant images d’archives et de reconstitutions, cette introduction à l’art de Doris Humphrey a été conçue par l’une des anciennes solistes de la compagnie Humphrey-Weidman.