Maria Donata d’Urso, Vera Mantero, Myriam Gourfink
Femmes chorégraphes
Horaire: 20h
Durée: 69 min
Lapsus (2008, 20 min)
— Chorégraphie et interprétation: Maria Donata d’Urso
— Réalisation: Arnold Pasquier
Maria Donata d’Urso (née en 1958) approfondit sa recherche sur la perception du corps, dont la représentation, constamment déconstruite et reconstruite, est radicalement vidée de toute hiérarchie interne. La pièce s’appuie sur un espace délimité, volume abstrait à partir duquel le sujet irradie, espace creux et métamorphique s’ouvrant à l’imaginaire. Avec la complicité de la créatrice de lumière Caty Olive, le corps entreprend un dialogue sensible avec ce volume sphérique autour de différents modes d’interaction, fusionnant avec lui par l’appui et le transfert du poids, adaptant la masse organique à la courbe, ou dans la dialectique, résistant à son empreinte, dans la quête d’une impossible issue. Tout en exacerbant la dimension plastique et l’écriture chromatique, ce film n’altère pas le jeu des déclinaisons, de rapprochement et d’éloignement perceptifs, passages entre la masse et la figure, le volume et l’image.
Une mystérieuse chose a dit e.e. cummings (2004, 20 min)
— Chorégraphie: Vera Mantero
— Réalisation: Michel Jakar
Vera Mantero (née en 1966) travaille souvent en s’inspirant de musiques, textes, et matériaux plastiques dont elle explore les possibilités à partir du corps. Dans ce solo en hommage à Joséphine Baker, elle est debout, nue, corps peint en brun, mains blanches, visage fardé, fixant le public. Les gestes, regards, mots qui lui échappent, traduisent cette « impossibilité, absence, incapacité a-troce » déclinée à l’infini comme la musique intérieure d’un malaise qui dépasse la personnalité de la danseuse.
Corbeau (2007, 29 min)
— Chorégraphie: Myriam Gourfink
— Interprétation: Gwenaëlle Vauthier
— Réalisation : Centre national danse
Corbeau débute par un léger mouvement de l’épaule, qui peu à peu se déploie à travers tout le corps en vagues successives de tensions et de relâchements, jusqu’à envahir les différents espaces: surface épidermique, modelée par l’activité des muscles que souligne un éclairage zénithal ; espace aérien, où les membres virtuoses trouvent des appuis jusqu’ici impensables ; espace sonore, à l’intérieur duquel se joue un va-et-vient subtil entre les deux interprètes en scène (la danseuse et le musicien). Myriam Gourfink (née en 1968) explore autant qu’elle exploite les capacités physiques de Gwenaëlle Vauthier, danseuse de l’Opéra de Paris, et nous absorbe entièrement dans cet intense décortiqué de mouvement, conçu comme un seul et unique équilibre d’une demi-heure.