Linder Sterling
Femme, Objet
Depuis 1976, Linder investit différentes formes artistiques, des arts plastiques à la musique en passant par la mode. Elle compose des photomontages, à la manière des artistes dada John Heartfield et Hannah Höch, tout en étant partie prenante de la scène post-punk anglaise de Manchester: elle réalise la fameuse couverture d’Orgasm Addict des Buzzcocks en 1977, et fonde avec Ian Devine le groupe Ludus en 1978.
Le collage lui permet de créer des images transgressives engagées dans une action politique féministe. Linder décrit ses Å“uvres comme des «auto-montages». Elle souhaite rompre l’image idéale de la femme en faisant le portrait de son aliénation. Prélevant ses éléments aussi bien dans les magazines érotiques que dans les revues automobiles, culturelles ou culinaires, toutes époques confondues, Linder réalise des Å“uvres dans lesquelles la femme n’est qu’un objet commercial, voire un «sex toy», dénonçant ainsi toutes les violences qui lui sont faites. Et, au-delà de ses dénonciations féministes, l’artiste met en évidence d’une manière particulièrement efficace, l’indécence contenue dans l’imagerie publicitaire.
Linder étudie également son propre corps: elle pratique des exercices de body-building, se badigeonne de maquillage, s’enduit de substances comestibles, bref, se transforme et se déforme, attire, choque ou provoque. Puis elle se réfère avec humour aux Ballets Russes, glorifie les danseurs tout en voilant leur face sous des gâteaux luisants.
Adepte de musique expérimentale, Linder est aussi très proche de Morrissey, qu’elle a suivi dans ses tournées et pour lequel elle réalise les couvertures d’albums (Your Arsenal, 1992).
critique
Femme, Objet