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Fat Iggy: Discography

11 Sep - 10 Oct 2009
Vernissage le 10 Sep 2009

Pour cette série, Martin Kersels a mélangé collage, dessin et photo afin de créer la discographie de son alter ego, Fat Iggy. Les pochettes de disques de Fat Iggy sont les objets tangibles d'un personnage qui n’existe pas vraiment. C’est aussi une façon d’esquisser par le biais des images, de la typographie et des éléments formels, le portrait de toute une culture sous-jacente.

Martin Kersels
Fat Iggy: Discography

Project Room
«Je m’intéresse au graphisme des pochettes de disques depuis ce jour de 1972 où j’ai volé 4 dollars dans le sac de ma mère pour m’acheter l’album de Creedence Clearwater Revival, Born on the Bayou.

Ce premier achat de musique a finalement été un moment clé dans mon histoire personnelle -, chapardage, première expérience du consumérisme, rock-n’-roll, violation du sac de ma mère, etc. Beaucoup de choses excitantes mais honteuses.

Les pochettes de disques avaient et ont toujours trois fonctions: d’un point de vue purement pratique, elles servent à protéger le vinyl à l’intérieur. Elles sont aussi une publicité pour la musique qu’elles conservent. Mais c’est la troisième fonction qui m’intéresse: la pochette de disque comme porteuse de l’identité visuelle de l’artiste ou de l’album.

Qu’elle ait été choquante, sublime, colorée ou fade, la pochette de disque était un outil permettant de donner une présence visuelle à un produit auquel nous ne pouvions accéder que par l’ouïe et à des artistes que la plupart du temps nous ne faisions que fantasmer. C’est de ce postulat qu’est née la série «Discography».

L’une de mes autres préoccupations majeures est l’échec. Comme dans toute création, la forme naît d’une idée. Mais toutes ces tentatives de création ne réussissent pas à communiquer ces idées ou à refléter l’esprit d’une époque. Il est assez rare et remarquable que tous les éléments soient réunis et que le résultat soit un succès.

En vérité, la plupart du temps, comme dans tout processus créatif, le résultat escompté est un ratage. Et du fait de la nature populaire de la musique et de toute la culture qui en découle, le ratage devient même «bide total». Mais ce ratage est bien plus facilement pardonné que dans d’autres champs de création: le cycle rapide de la création dans la musique fait qu’un échec est absous – ou du moins oublié – s’il est suivi d’un succès, d’un tube.

La série «Discography» est volontairement composée de très nombreux éléments, afin de recréer une histoire qui alternerait échecs et succès se disputant chacun la place dans notre imaginaire et la culture populaire.

Pour cette série, j’ai utilisé la technique du «mash-up» (un mélange de collage, dessin et photo) afin de créer la discographie de mon alter ego, Fat Iggy. L’art des «pochettes de disques de Fat Iggy» est un format tangible afin de créer une présence visuelle tout à la fois originale et banale pour un personnage qui, lui, n’existe pas vraiment. C’est aussi une façon d’esquisser par le biais des images, de la typographie et des éléments formels le portrait de toute une culture sous-jacente.»

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