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Fashion : une histoire de la mode du XVIIIe au XXe siècle

Réédition de cette véritable bible pour les collectionneurs de costumes comme pour les passionnés de mode. La magnifique collection de l’Institut du costume de Kyoto va de nouveau pouvoir se faire admirer.

— Auteurs : sous la direction d’Akiko Fukai : Tamami Suoh, Miki Iwagami, Reiko Koga, Rii Nie
— Éditeur : Taschen, Paris
— Année : 2002
— Format : 20 x 28 cm
— Illustrations : très nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 735
— Langue : français
— ISBN : 3-8228-1207-2
— Prix : 29,99 €

Texte
par Nolwenn Chauvin

Quelle bonne idée que la réimpression de cet ouvrage désespérément introuvable ! Pendant historique du récent Fashion Now, ce gros pavé (735 pages !) présente quelques 500 pièces parmi les 20 000 que possèdent la très belle et très prestigieuse collection du Kyoto Costume Institute, fondé en 1978 afin de promouvoir la collecte, l’étude et la recherche sur la mode occidentale. Fort d’un nombre impressionnant de photographies — que seul Taschen est capable d’éditer à un prix défiant toute concurrence, il faut bien l’avouer —, cette histoire du costume par l’image est une réussite.

Si la première pièce présentée est un corps de métal ajouré daté de 1580-1600, la majorité des costumes vont du XVIIIe au XXe siècle, ce qui permet de suivre leurs évolutions successives. Chaque époque ayant ses particularités, les photographies font l’objet d’un petit commentaire de vulgarisation et sont parfois mises en vis-à-vis d’un tableau de l’époque. On peut ainsi voir à quoi devait ressembler la robe de Madame de Pompadour (François-Hubert Drouais, 1763), ou les fameuses robes de Fortuny décrites par Proust dans À la recherche du temps perdu. Plus qu’une histoire du costume, il s’agit surtout d’un portfolio d’une qualité et d’une richesse qui ne peut que ravir les passionnés de mode et les amateurs de belles œuvres. Ces petites merveilles de tissu brodés, perlés, festonnés, galonnés, plissés, laissent admiratif sur une technique avec laquelle seule la haute couture peut encore rivaliser de nos jours — comme le prouve les dernières pages.

Les stylistes de mode deviennent alors de véritables artistes. Il n’est que de voir les créations incroyables de Rey Kawakubo pour Comme des garçons, poussant toujours plus avant les recherches de formes et de lignes pour créer une silhouette jamais vue encore (excroissances, rembourrages, destructuration, étoffes de papier). L’intégration des problématiques liées au corps (la peau et son rapport au vêtement chez Maurizio Galante) ou à l’environnement (les vestes de survie en milieu urbain de Kosuke Tsumura), n’est d’ailleurs pas sans rappeler les problématiques et les expérimentations de certains artistes qui utilisent le vêtement ou le tissu dans leurs travaux : Micha Derrider et sa robe en barbe à papa destinée à être mangée par les spectateurs lors de la performance Consommez la mariée, le projet des perméables de Laurent Moriceau où stylistes et artistes explorent l’utilisation de papier photographique vierge comme tissu, les objets-vêtements au crochet de Christelle Familiari, les installations-sculptures de Madeleine Berkhemer, etc.

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