Farah Atassi
Farah Atassi
La galerie Xippas présente une nouvelle exposition de Farah Atassi: des tableaux inédits qui ouvrent de nouvelles voies d’explorations tout en se situant dans continuité de sa démarche.
Le parcours se divise en deux parties correspondant aux deux nouvelles familles d’œuvres de Farah Atassi. Les premières toiles revisitent le cubisme à partir de son aspect graphique. Les formes cubistes sont réappropriées et incorporées dans des compositions strictement composées.
Chaque toile est construite autour d’un dialogue entre le fond et un objet ou une figure situés en premier plan. Le fond est constitué de formes géométriques simples répétées et déployées sur l’ensemble de la surface de la toile. Sur ce motif décliné en all-over se détache une autre forme d’inspiration cubiste. Les arrières et premiers plans croisent leurs lignes géométriques dans une confrontation qui perturbe la vision.
Un effet optique renforcé par le travail sur la perspective : une grille de ruban adhésif permet à Farah Atassi de tracer des lignes de fuite que suivent ensuite les motifs d’arrière-plan, des lignes qui se télescopent, se rompent et dévient pour créer un enchevêtrement géométrique.
Cet ensemble de tableaux mobilise également les genres classiques de la peinture tels que le nu, la nature morte ou l’atelier. Dans les tableaux Carnival, Painter et Nude des thèmes picturaux traditionnels, inspirés des grands maîtres, sont interprétés au moyen du langage graphique de Farah Atassi.
La deuxième partie de l’exposition est consacrée à des œuvres renvoyant à l’esthétique psychédélique des années 1970. Des compositions à la géométrie complexe, convoquant davantage de courbes, saturent l’espace de la toile. Rappelant l’art optique qui, à partir des années 1960, utilisa les illusions optiques dans la peinture et la sculpture, les tableaux deviennent des surfaces mouvantes. Les formes fusionnent et agissent sur notre vision pour une expérience immersive.
Une dichotomie traverse l’ensemble des tableaux de Farah Atassi: entre leur grande rigueur graphique et leur matière même faite de couches épaisses, de retouches et de traces visibles du pinceau. Cette dichotomie confronte les époques et les styles, et aborde la figuration à travers des motifs abstraits comme le feraient des collages.