Famille, les photographes photographient leur famille

— Auteurs : Sophie Spencer-Wood et Henri Peretz
— Editeur : Phaï;don, Paris
— Année : 2005
— Pages : 208
— Illustration : 52 en couleurs, 123 en noir et blanc
— ISBN : 0714844020
— Prix : 39,95 €

Texte
par Claire G. (D. R.)

Pas de commentaire, ni de citations mais une suite d’images en noir et blanc ou en couleurs. Ce recueil de souvenirs pourrait s’apparenter à un journal intime, les confidences en moins. Des visages, des regards, des ambiances, des décors — du paysage marin à la chambre d’enfant (la collection de petites voitures de course de Jacques-Henri Lartigue prise en 1905) — qui témoignent d’une époque et du temps qui passe. Au fil des pages, un certain silence s’impose : on feuillette un album qui nous échappe, on regarde des portraits que l’on ne connaît pas, on traverse des paysages anonymes… Un étrange sentiment qui peut mener le lecteur à se poser une question essentielle : le lien qui unit le photographe à son modèle n’exclut-il pas tout autre spectateur ? A l’auteur, le sociologue français Henri Peretz, de préciser qu’il s’agit d’une réflexion sur le franchissement mutuel d’un même seuil : « En photographiant sa famille, l’artiste tourne le dos aux thèmes du monde extérieur et pour se focaliser sur ses proches, il fait sien le plus commun des projets. (…) Ce faisant il prend le risque d’abandonner une esthétique propre au photographe professionnel et de confondre sa pratique avec celle de l’amateur ». A nous de lui conférer une dimension particulière, celle du statut d’artiste.

Parmi les photographes figurent Araki, David Bailey, Barney, Edouard Boubat, Raymond Depardon, Gruyaert, Jacques-Henri Lartigue, Bernard Plossu, Willy Ronis, Teller et Weston — pour ne citer qu’eux.