Koos Breukel
Faire face
Du 8 septembre au 31 octobre 2010, la Maison européenne de la photographie présente la première grande exposition de Koos Breukel à Paris.
De 1982 à 1986, Koos Breukel étudie à l’école des beaux-arts de La Haye, puis il commence à travailler comme photographe pigiste basé à Amsterdam. Il se spécialise dans la photographie de portrait et son travail est publié dans des magazines tels que OOR (presse musicale) ou Quote (presse économique).
En 1992, il est victime d’un grave accident de voiture, un événement décisif dans son approche de la photographie et tout particulièrement du portrait comme révélation de l’intime et de ses blessures.
Il enseigne ensuite à la Rietveld Académie, ce qui lui permet d’aborder son travail sous un nouvel angle: «J’ai abandonné toute forme d’ambition et de prétention. Je suis revenu à l’essentiel, au moment où l’on voit pour la première fois apparaître une photo dans le bac de développement et que l’on ressent la magie de ce qu’est vraiment la photographie».
En 1994, il publie sa première monographie Wretched Skin (La Peau à vif), suivi en 1996 de Hyde rassemblant les photographies de son ami Michael Matthews, poète-performer atteint du sida qu’il photographiera jusqu’à sa mort. Breukel accompagne également dans la maladie un autre de ses amis de jeunesse, Eric Hamelink, indissociable de son oeuvre.
«La réalité est toujours plus dure que la photo, plus éphémère aussi. J’essaie de domestiquer cette dureté, l’image devient alors une interprétation. L’esthétique inhérente à tout art permet de représenter des scènes en fait atroces. On pourrait dire que l’art tente de traduire l’insoutenable, l’horreur de l’existence humaine, en une forme ou une autre de beauté».
Les séries suivantes sont consacrées aux survivants de l’accident d’avion de Faro au Portugal, aux paysans touchés par la crise de la fièvre aphteuse ou encore aux aveugles porteurs de prothèse oculaire (Cosmetic View), portraits de victimes d’événements particulièrement traumatisants.
Ses dernières images voient se croiser photographes et artistes, Sally Mann, Rineke Dikjstra, Lucian Freud, en pieds, de dos ou juste évoqués par un détail. La tension dramatique est tout aussi forte dans ces portraits de personnalités se dévoilant sans détour.
Commissaires: Elisabeth Nora et Willem Van Zoetendaal