Par Emma Crayssac
Les temps sont durs pour la presse, à tel point que des mesures d’urgence ont été décrétées par le Président de la République.
En premier lieu, l’Etat débloque 600 millions d’euros en 3 ans, et, afin d’assurer des revenus plus réguliers à la presse, il va aussi doubler la part de la presse dans son budget de communication. Injecter de l’argent dans une entreprise en difficulté permet certainement de la remettre à flots, mais la presse avant d’être une industrie est un acteur indispensable à la démocratie.
Après France Télévisions et Radio France, aidés par le gouvernement pour remplacer le manque à gagner dû à la suppression de la publicité, ces subventions massives en faveur de la presse peuvent alarmer. Pourtant, le Président «espère que personne n’y verra une atteinte à [l’] indépendance» de la presse (Le Figaro, 23 janv. 2009).
Si le financement est indispensable, ne faut-il pas plutôt envisager un renouveau des pratiques?
Il faut donner envie de lire la presse. Face à quoi Nicolas Sarkozy avance la solution de distribuer gratuitement à chaque jeune de 18 ans le quotidien de son choix. Cette jeune génération est manifestement élevée au grain de la culture gratuite, presse, musées…
Mais à défaut d’éducation et de sensibilisation, cette mesure ne risque-t-elle pas de laisser les jeunes démunis devant les séductions de la facilité…