— Éditeur(s) : Paris, Hazan
— Année : 2000
— Format : 24 x 18 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs
— Pages : 104
— Langue(s) : français et anglais
— ISBN : 2-85025-611-0
— Prix : 18,40 €
Présentation
par Pascal Rousseau
L’ensemble de l’œuvre de Fabrice Hybert, apparue au milieu des années quatre-vingt, se construit sur un principe d’échos, de dérives, d’échafaudages. Chaque œuvre refuse d’être autonome, elle n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive d’un work in progress conçu sous la forme d’un gigantesque rhizome dont les articulations naissent chaque fois de la volonté d’établir des liens tout en représentant la prolifération de la pensée : un ars combinatoria.
C’est dans les Peintures homéopathiques, réalisées à partir de 1986, qu’Hybert met en place une recherche sur l’origine des formes et des échanges. Conçues comme des œuvres de synthèse où s’accumulent des écritures, des dessins et des photographies, gelées sous une couche de résine, ces Peintures fonctionnent sur la dynamique de l’hybridation et du choc. Elles racontent un récit, souvent elliptique, qui annonce un projet d’entreprise suivant l’équation de plus en plus pragmatique : « un dessin = une entreprise ».
À partir des objets recensés dans ses dessins, Hybert produit depuis quelques années des « prototypes d’objets en fonctionnement » (les POF) dont les produits et les services sont distribués par une société qu’il crée en 1994 sous le nom d’UR (Unlimited Responsibility). UR draine les multiples possibilités de transformer l’usage ordinaire de l’objet au moyen d’une œuvre offerte à l’expérience: l’œuvre, toujours en devenir, est un « accomplissement », un foyer d’incubation mettant l’art en relation immédiate avec les autres modes de l’expérience humaine, dans l’esprit de ce que Foucault concevait comme une possible « esthétique de l’existence », chargée d’excitations, pleinement incarnée, somatique.
(Publié avec l’aimable autorisation des Éditions Hazan)