L’exposition « D-Concept » à la galerie parisienne Chantal Crousel présente des œuvres sur papier et deux sculptures en acier corten de Fabrice Gygi, des réalisations à travers lesquelles il poursuit son exploration de l’abstraction géométrique.
 « D-Concept » : sculptures en acier et aquarelles de Fabrice Gygi
Les nouvelles sculptures de Fabrice Gygi sont marquées par la nouvelle orientation choisie par l’artiste depuis son abandon en 2010 de l’installation pour la sculpture. Cette rupture dans sa pratique s’accompagnait de la volonté de créer des objets dépourvus de sensualité et même de toute analogie avec le corps. Les structures nouvelles, suivant des formes géométriques élémentaires, qu’il adopta d’abord pour ses réalisations joaillières se retrouvent dans ses récents bas-reliefs et sculptures.
Les sculptures intitulées Octavie et Dominique, réalisées en acier corten en 2014 suivent des lignes droites et pures qui ne visent aucune figuration. Malgré leurs titres empruntant des prénoms humains, leur structure composée de cubes et de parallélépipèdes rejette toute forme évocatrice du corps, les lignes obliques, les courbes… La sculpture Octavie, posée sur le sol, est conçue suivant la règle du nombre d’or : des cubes de volumes différents s’y déploient en ordre décroissant. Une logique qui rappelle les calculs de forme, d’échelle, de vides et de pleins de l’architecture modulaire.
Fabrice Gygi poursuit son exploration de l’abstraction géométrique
Un ensemble d’aquarelles sur papier relevant également de l’abstraction géométrique suit les mêmes règles formelles que les sculptures comme le rejet de la courbe. Il résulte d’un séjour de plusieurs mois de Fabrice Gygi à Marfa, petite ville texane isolée au milieu du désert de Chihuahua, suite auquel il commença à se consacrer au motif de la ligne.
Ces aquarelles en grande format décline suivant une palette réduite à six couleurs se composent exclusivement de bandes horizontales et verticales. Peintes d’un seul trait par couches superposées, elles illustrent un équilibre nécessaire entre rigueur d’exécution et tension par leur association de la perfection (des aplats réguliers) et de l’accident (des coulures de peinture), qui reflète l’intensité et l’aléatoire du vivant.