Fabien Verschaere
Fabien Verschaere est l’une des figures majeures de la scène artistique française contemporaine. Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole a décidé de lui rendre hommage en lui consacrant une exposition monographique.
A l’origine du travail de Fabien Verschaere, il y a la nécessité vitale de raconter des histoires. «J’ai l’impression de parler argot sur de la musique classique» résume-t-il pour décrire les forces en présence dans ses dessins tiraillés entre bande dessinée, arts populaires et références explicites à l’histoire de l’art.
L’artiste déploie dans ses dessins sur papier, fresques ou sculptures un vocabulaire faussement enfantin. Son univers est plein d’angoisse et d’humour, de cruauté et de magie. Son style s’inspire à la fois du «graffe», de la figuration enfantine et de la fresque.
Sublimation de ses fantasmes, de ses rêves et de ses cauchemars, ses personnages fantastiques, inspirés autant par l’histoire de l’art que par l’imagerie des contes et de la mythologie, illustrent tour à tour la vie, la mort, la maladie, le sexe ou la folie. Il porte sur le monde une vision tout à la fois éblouie et hallucinée, avec une profusion d’images évoquant le monde de l’enfance et les contes de fée (entre rêve et cauchemar).
Il explique ainsi: «Ma pratique est liée à la naïveté des dessins d’enfants parce que le message doit être direct, sans ambiguïté, retraçant un parcours reprenant tout depuis le début, la rage et la malice, croyant aux choses les plus absurdes. C’est cela qui nous ramène à la réalité et qui la rend plus belle parce que, via l’enfance, l’artiste construit un univers qui fait rêver.»
Puisqu’il est une écriture automatique, le dessin chez Fabien Verschaere se manifeste à travers un glossaire de formes et de personnages sans cesse revisités et retravaillés comme l’étaient les personnages de ses premières aquarelles. «Ma création est un monde fantastique hybride, plongé dans un univers étrange et cruel. Il y aura toujours de la place pour moi pour interpréter et explorer.»
Grâce à une ligne continue formant un riche magma de formes, Fabien Verschaere crée un espace chargé, saturé et grouillant de détails sans jamais oublier la composition globale, qui tend de plus en plus à se contenir elle-même dans une forme unique. Cette image, d’apparence close, semble s’auto-générer et n’est donc pas à l’abri de s’accroître encore de manière incontrôlée. Ainsi naît un agencement contemporain, comme un arc tendu vers le passé pour construire une mythologie actuelle.