Anne-Marie Filaire
Extrêmes
Anne-Marie Filaire s’intéresse, depuis plus de quinze ans, à l’évolution des espaces frontières, principalement dans les pays du Proche et Moyen-Orient. Son travail documentaire, qu’il soit photographique ou filmé a longtemps porté sur le paysage, traité comme un portrait en creux de ses habitants. Aujourd’hui, il se poursuit dans le contexte de révolutions adolescentes et politiques, explorant les dimensions du dépassement de soi, de la limite, de la jeunesse et de la relation au territoire.
Sélectionnée pour la résidence photographique 2014, Anne-Marie Filaire a porté son regard sur les sportifs de l’agglomération clermontoise. Dans un projet qui s’inscrit à la fois dans la continuité et en dissociation de ses travaux précédents, la photographe a souhaité mettre en scène des athlètes confirmés et médiatisés, mais aussi et surtout de jeunes espoirs, toutes disciplines confondues.
Anne-Marie Filaire est née à Chamalières et a vécu à Clermont-Ferrand jusqu’à l’âge de 23 ans. Ce travail en résidence, qui peut être interprété comme un retour aux sources prend donc une dimension toute particulière dans la réflexion que mène l’artiste sur le rapport particulier entre la jeunesse et le territoire.
Ce qui intéresse Anne-Marie Filaire, ce n’est pas l’exploit sportif en tant que tel, mais ce qui permet d’y accéder: le dépassement de soi et la prise de risque, thématiques récurrentes dans son Å“uvre.
Dans ses photographies, l’artiste saisit les gestes et les regards. Elle met en scène les athlètes dans des tenues et dans des lieux qui ne sont pas forcément dédiés à leur activité, créant ainsi un décalage entre le sujet et son environnement et mettant à l’honneur des lieux emblématiques du territoire clermontois. L’exposition qui résulte de sa résidence à Clermont-Ferrand se veut fédératrice en ce sens où elle permet de créer des passerelles entre l’univers du sport et celui de la culture, souvent distants l’un de l’autre.
«Cette saison, Anne-Marie Filaire prend pour sujet les athlètes « de haut niveau », ce qui ne signifie pas pour autant qu’il y ait, fût-ce au pays du baromètre, des athlètes de bas niveau. Elle met le même soin à scruter le réel, à suivre la piste et les traces, déceler ce qui est.» (Bernard Chambaz)