Communiqué de presse
Millie Chen
Extreme Centre
Artiste canadienne d’origine chinoise, installée dans la région de Niagara à proximité de Buffalo où elle enseigne, Millie Chen élabore des œuvres qui convoquent différentes pratiques artistiques autour de phénomènes sensoriels. Par l’usage de différents moyens d’expression, de la vidéo au son en passant par les arts graphiques et la performance, Millie Chen s’appuie sur sa double culture pour arpenter des espaces culturels dissemblables et les frotter l’un à l’autre. Chen explore également les fonctions et les mythes qui entourent les «corps culturels» à travers des expériences avec la biologie, la géographie, le culinaire, l’interaction sociale. Le corpus de son travail interdisciplinaire interroge, depuis plus de dix ans, l’espace public et les publics et ce autour de questions qui sont aujourd’hui communes à quelques artistes de divers continents : l’identité, la construction de soi et l’approche critique des réseaux culturels qui fondent chaque existence et sont des éléments essentiels à l’œuvre. Cette relation sensorielle, physique et visuelle à l’autre, vers l’autre, est un dénominateur commun à l’ensemble de ses projets et objets. En inventant ses « voyages immobiles », l’artiste propose l’activation d’un très étonnant théâtre de la mémoire.
Le projet Extreme Centre, créé en collaboration avec Warren Quigley et Evelyn Von Michalofski, a été élaboré conjointement par le Centre culturel canadien et le Wharf afin de proposer à leurs publics respectifs, en deux lieux distincts, un ensemble composé de sept œuvres. L’une d’elles, Wallpaper 2007, installation décorative envahissante, se dédouble pour relier l’un à l’autre les deux pôles de l’exposition. Le Grand Salon du Centre culturel canadien est ainsi transformé avec d’étranges «chinoiseries» qui prennent un sens tout particulier en ce lieu, si l’on pense à l’attraction que fût le continent asiatique au cours du 19ème siècle à Paris et à la production d’objets kitsch qui en a découlé. Ces papiers peints revisités par Chen proposent une sorte de petite féerie où la représentation du monde est bien moins innocente qu’il n’y paraît. Pour arriver en ce lieu, le visiteur empruntera un imposant labyrinthe ponctué par d’étranges sources sonores qui perturbent son cheminement et sa perception de l’espace. Cette seconde installation, englobante et perturbante, qui occupe la galerie principale, donne son nom au projet tout entier, Extreme Centre. Au Wharf, ce sont les installations Call (2001, installation sonore et visuelle), Crave (1994, installation au sol), 6 Breaths Per Minute : Everyday Incantations (2007, installation vidéo miniature créée en collaboration avec Evelyn von Michalofski), Demon Girl Duet 2007 (dyptique vidéo) qui sont présentées, avec Wallpaper 2007. Ces deux expositions construisent un ensemble inédit incluant trois œuvres nouvelles présentées pour la première fois en France. Millie Chen a exposé son travail dans plusieurs institutions et divers pays, mais ce projet peut être considéré comme le plus important à ce jour sur le territoire français et européen. Il nous permet de découvrir une pratique singulière qui allie plusieurs techniques de création visuelle et «le magique du quotidien» pour peu que l’on y prête attention.
«Manger des mets savoureux, écouter de la musique sublime, respirer des parfums complexes, ou faire de l’art impliquent une participation à des rituels. Les rituels sont essentiels pour donner un sens à la vie ; ils constituent un moyen d’explorer l’existence. Le développement de la culture est fondé sur ces activités qui portent l’existence au-delà de la simple survie». Millie Chen
> Exposition organisée en partenariat avec le Wharf, Centre d’art contemporain de Basse-Normandie.