Vera Mantero, Dominique Bagouet, Yves-Noël Genod, Benoît Lachambre, Daniele Albanese, Emmanuelle Huynh, Nuno Bizarro, Aline Landreau
Extension sauvage. Peut-être qu’elle pourrait danser d’abord et penser ensuite, Jours étranges, Conversation en attendant, L’ivresse des croisées, L’ivresse des croisées
Programmation
— Vera Mantero, Peut-être qu’elle pourrait danser d’abord et penser ensuite
Ce spectacle est un solo créé en 1991, pour le festival Europalia en Belgique. Il est majeur dans le parcours artistique de Vera Mantero, malgré les deux décennies qui nous séparent de sa création il est encore actuel et joué.
C’est avec ce solo que sa créatrice, Vera Mantero, a trouvé une partie de son identité en terme de mouvement, en terme d’état sur scène, en terme d’outils et d’éléments permettant de créer et mettre en scène un corps qui ne néglige pas les gestes, les mains, le visage, les expressions… Vera Mantero essaye constamment d’empoigner ce qui passe à travers elle et de le révéler par les vibrations d’un corps luttant contre la cadence du temps puis jouant avec et enfin un corps produisant presque un discours via des sons qui semblent vouloir prendre la forme de mots. Lors des premières représentations de ce spectacle, elle écrit dans le programme du soir: «Ma relation avec la danse tourne autour des questions suivantes: qu’est ce que la danse veut dire? Qu’est ce que je peux dire avec la danse. Qu’est ce que je dis quand je suis en train de danser?» La capacité ou l’incapacité de dire, sont ses grandes préoccupations.
Ce solo est spécifique également par le fait qu’il soit une improvisation. Il est le résultat d’impossibilités créatives et de difficultés qui le menèrent justement à prendre cette forme là . Il persévère malgré son origine chaotique, dans un monde en transition artistique et continue à surprendre. Et si le manque de conviction a commencé à produire un solo quelque peu bouleversant et douloureux, cette répétition ininterrompue durant vingt ans a fait évoluer le spectacle vers un registre plus lumineux d’humours tout en laissant intactes ses structures et fondations.
Conception et interprétation: Vera Mantero
Musique: Ruby, My dear, Thelonious Monk
Décor: André Lepecki
Costume: Vera Mantero
Durée: 20 min
— Dominique Bagouet, Jours étranges
Pour Jours étranges le chorégraphe, Dominique Bagouet, s’est tourné vers sa propre adolescence, cherchant à retrouver la fraîcheur dans les mouvements –par des corps moins savants que d’ordinaire pour lui – s’appuyant sur les réminiscences de la puissance de liberté procurée à cet âge de la vie par l’arrivée de la musique rock (cinq chansons de l’album Strange Days des Doors constituent la bande son du spectacle), et évoquant les émotions liées à l’adolescence. Pour la première fois, Dominique Bagouet abandonne le détail et la précision; Jours étranges est en effet atypique dans le parcours du chorégraphe; moins «savante» par choix revendiqué. L’écriture de Jours étranges permet à Dominique Bagouet d’exprimer son désir d’une danse de révolte: celle de l’adolescence, de Mai 68 (période où il était adolescent), celle aussi du chorégraphe qui souhaite briser les conventions.
Chorégraphie: Dominique Bagouet
Reprise sous la direction artistique de Catherine Legrand et Anne-Karine Lescop
Interprètes: Leslie Degot, Alexis Hédouin, Eve Jacquet, Matéo Labrosse, Shankar Lestréhan, Sarah Montreuil, Isaac M’Vemba, Melvin Nze-Eyoune, Valentine Petitjean, Pauline Rip.
Musique: Extraits de l’album Strange Days du groupe The Doors
— Yves-Noël Genod, Conversation en attendant
Conversation en attendant est une commande du festival «Extension sauvage» adressée à l’artiste Yves-Noël Genod, invité pour cette édition #2 à converser avec Marie- Françoise Mathon, propriétaire du château de la Ballue et passionnée par l’écriture du paysage.
Avec cette invitation, nous pouvons spéculer sur une dérive poétique qui pourra s’inventer avec la grâce d’une rencontre impromptue, à partir du simple statut d’une conversation s’autorisant à convoquer à la fois l’imaginaire des jardins mais aussi l’altérité que peut produire l’étrange et l’étranger en présence.
Conversation entre Yves-Noël Genod et Marie-Françoise Mathon
Commande: Extension sauvage, 2013
Durée: 30 minutes
— Benoît Lachambre et Daniele Albanese, L’ivresse des croisées (Improvisation)
Danseurs: Benoît Lachambre et Daniele Albanese
Commande: Extension sauvage, 2013
Durée: 30 minutes
— Emmanuelle Huynh, Nuno Bizarro, Aline Landreau, Cribles / Wild – Recreation
Comment orchestrer, actualiser la vie de cette figure fondamentale qu’est la ronde, le cercle élémentaire où se construit le sens de la communauté?
À travers cette forme enfantine, archaïque, ressurgissent fêtes, sacres, danses nuptiales, guerrières, processions, trépignements, unissons. Nous y produisons nos récits d’aujourd’hui. L’architecture sonore et les transformations de la ronde se répondent, se soutiennent réciproquement et se criblent entre elles. Voit-on de la musique ou écoute-ton de la danse?
Aline Landreau et Nuno Bizarro, interprètes de la pièce Cribles d’Emmanuelle Huynh, créée en 2009, ont transmis, durant les quatre weekends d’Ateliers «Extension sauvage» 2013, des extraits de la partition chorégraphique à un groupe d’enfants.
Transmission: Nuno Bizarro et Aline Landreau
Restitution des Ateliers du week-end (groupe enfants)
Ateliers Extension sauvage, 2012-2013
Durée: 25 minutes.