Mitja Tušek
D’origine slovène, l’artiste suisse Mitja Tušek expose depuis le milieu des années 80. Ses peintures se jouent de la figuration et de l’abstraction. Les peintures figuratives sont presque abstraites, et dans les peintures abstraites la présence de l’image n’est jamais complètement évacuée. Les matériaux qu’il utilise participent de cette ambivalence : cire, plomb, pigment d’interférence, par leur pouvoir d’absorption ou de réflexion, provoquent une perception ambiguë de l’image ; on la devine plus qu’on ne la voit et pourtant on en conserve une présence presque palpable.
Pour sa cinquième exposition à la Galerie Nelson, Mitja Tušek a choisi de montrer des œuvres ambivalentes, entre abstraction et figuration. Cette nouvelle série est une relecture de la figuration à partir d’un sujet entré dans la peinture presque au même moment où on pourrait situer le début de la mondialisation (1492): la femme en tant que «bella donna», et non plus «madonna». Le motif de la femme se donne à voir sur un fond coloré abstrait, sans toutefois s’y détacher. Parfois, l’artiste introduit un double de la femme, en miroir : il prend une peinture qu’il pose sur une toile vierge et une autre femme apparaît. L’ensemble est obtenu par les différentes couches de laque successive sur la toile, donnant un très léger relief à la peinture.
Ces œuvres seront montrées pour la première fois. Mitja Tušek ne cesse d’explorer les multiples facettes de la peinture et d’en revisiter les thèmes pour proposer une approche novatrice, ambivalente, et parfois surprenante.