Silvia Bächli présente ici ses derniers travaux où sont déclinées notamment des lignes superposées horizontales fines ou épaisses, légères ou appuyées, droites ou déviantes. Elles suggèrent à chacun de nous des images, des références, par exemple un empilement de livres, des strates géologiques, un liquide qui se répand, une foule qui avance plus ou moins vite; tous les dessins sont étroitement liés aux lignes du corps.
L’univers intime de l’artiste affleure dans chaque dessin et en même temps, la ligne reste imprévisible: elle s’arrête, reprend, se termine, sans qu’aucun élément n’explique son parcours. Elle est cependant d’une indéniable précision. Quand dans une autre série, les lignes se croisent sur la feuille, les espaces forment des respirations comme pour permettre au regard de pénétrer le dessin.
La construction évoque encore la foule, comme des individus qui se croisent et se séparent, des rencontres… La richesse du trait, de la texture, sa fluidité font de ces dessins des oeuvres vivantes et subtiles.
Rien n’est figé, tout semble en mouvement.
Quelques exemples du travail photographique de l‘artiste, intitulé «Yukon serie» (région au Nord du Canada), seront également présentés dans l’exposition : des tables, en intérieur ou en extérieur, recouvertes en partie ou totalité par la neige, presque à l’abandon, dans une atmosphère silencieuse. Ce motif de table et le décor qui l’environne peuvent être perçus comme un entrelacs de lignes verticales et horizontales.
La construction rappelle vivement celle des dessins. Il s’agit de lignes qui se croisent et se décroisent. Le figuratif et l’abstrait se mélangent là encore. Le sens de lecture est alors la circulation qui se fait entre espace extérieur et espace intime, ou la réappropriation par l’artiste d’une forme du quotidien.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marie-Jeanne Caprasse sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Silvia Bächli – Helen Mirra