Communiqué de presse
Marla Rutherford
Un large sourire aux lèvres, une créature en combinaison de latex rouge s’étire en sortant de son pavillon de banlieue américaine. Une femme au foyer en robe de latex rose, l’air mutin, erre au milieu de nulle part…
Marla Rutherford a rencontré et photographié des membres de la communauté fétichiste de Los Angeles et les a placés dans des scènes empruntées à l’imagerie publicitaire, aux films de science fiction des années soixante et au manga… Contre-culture américaine dont les pratiques sont perçues comme déviantes, le fétichisme devient un matériau créateur pour l’artiste. En résulte un univers surréaliste, hors du temps, où le charnel fusionne avec l’imaginaire, où le fantasme sulfureux s’incarne dans l’intimité ordinaire.
Marla Rutherford met en scène un glissement entre deux sphères de l’intime habituellement dissimulées au regard externe — l’intime sexuel, fantasmatique, et l’intime quotidien, non «socialisé» — et procède à une externalisation formelle. L’artiste invite le regardeur à contempler ces créatures non plus comme un voyeur, mais comme le spectateur d’une fiction, alors même que les personnages en sont réels.
Dans vingt ans, qui seront les nouvelles têtes d’affiche de la photographie? Marla Rutherford a été choisie par le Musée de l’Elysée à Lausanne pour l’exposition «reGeneration», dont l’enjeu était de repérer les grands photographes internationaux de demain.
«Il était important pour moi de photographier de réels adeptes du fétichisme, des personnes qui étaient impliquées dans la communauté fétichiste, et non pas des mannequins professionnels qui auraient été habillés de façon à leur ressembler. Cela aurait équivalu à abuser les spectateurs de ce monde que j’étais en train de construire.»
Marla Rutherford