Exposition personnelle de Daniel Schlier
A vrai dire, Daniel Schlier serait, dans la meilleure acception historique du terme, un peintre d’icônes. Respectueux des règles de cet art, son objectif principal est d’arriver par une technique précise et irréprochable à doter l’image d’un pouvoir «magique et pétrifiant».
Les sujets de ses tableaux (la figure humaine, l’allégorie, les vanités) renvoient aux origines de la peinture et ravivent ainsi les querelles de l’idolâtrie et de l’iconoclasme. D’autre part, la force hiératique des personnages est accentuée par les attributs symboliques placés dans leur entourage : jeune mère tenant dans ses bras le bébé qu’elle fut, moteur de voiture porté comme une offrande, fourchettes et couteaux irradiant les jambes d’un nu.
La composition des tableaux de Daniel Schlier est fruste : un personnage central et un objet sur un fond uni. La source iconographique de ses œuvres pourrait bien se situer dans les peintures et gravures des maîtres rhénans du Moyen-Age tels que Holbein, Grünewald, Baldung Grien qui associèrent si intensément le sensuel et le macabre.
Le spectateur dont le regard est perturbé par ces allégories contemporaines est invité à s’interroger sur le pouvoir réel et mystificateur de la peinture.
«Un tableau ne peut être brutal ou joyeux ; il est seulement grand ou petit, clair ou sombre», dit Daniel Schlier pour maintenir le paradoxe.
Daniel Schlier a participé à de nombreuses expositions en France et à l’étranger. En 2003, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg lui a consacré une exposition personnelle avec la publication d’un important catalogue.
critique
Daniel Schlier