Communiqué de presse
Enna Chaton, Caroline, Tapernoux, France Cadet, Emma Sacchet, Olivier Leroi, etc.
Exposition Gaude Mihi
«Le gode n’est pas un substitut du phallus mais de la main, une main améliorée, survoltée. L’embêtant, c’est sa forme, obstinément phallique. Un progrès de plus serait d’en inventer des mieux. Des marrants. Des étranges. Des surprenants. Des impensables. Des incroyables mais vrais délurés godelureaux !» Jeanne-Paule Fargière in « La main des anges »
Cette exposition rassemble plus de 65 artistes à qui l’on a proposé un jeu : la règle consiste à créer individuellement un prototype de sextoy. Les participants sont regroupés en deux équipes : les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Histoire de confronter les fantasmes et les fantaisies propres à chaque sexe.
Cette règle énoncée, les joueurs entrent dans la partie. Les artistes ont passé l’été à cogiter, tester, fureter, méditer pour nous proposer un panel très large d’œuvres sorties tout droit de leur imagination, des objets tour à tour drôles, énigmatiques ou expérimentaux. Dans la lignée de l’objet-dard de Marcel Duchamp, de la princesse x de Brancusi ou encore la fillette de Louise Bourgeois, cette exposition est l’occasion de remettre à l’honneur cet objet de plaisir souvent controversé dans l’histoire mais d’une étonnante actualité, en témoigne le nombre de grandissant d’enseignes proposant ces accessoires sous toutes les formes et pour tous les goûts.
Ainsi, Enna Chaton transforme des nez moulés en jouets sexuels, Léa adopte une pose languissante dans un pastiche de L’origine du monde de Courbet, des escargots de Bourgogne en plus. Thierry propose un manuel pour monter soi-même « la pompeuse » avec indications et schémas en bonne et due forme. D’autres propositions fonctionnent sur le mode ludique en parodiant des objets de la vie courante. Caroline Tapernoux détourne un coucou dans une Å“uvre intitulée Vivement minuit et … construit ses godemichés en légos. Cette dernière Å“uvre présente la transition d’un jouet d’enfant à un jouet pour adulte, un détournement osé du monde de l’enfance que proposent également les ballons sauteurs pourvus de phallus de France Cadet. Antonella propose un gode ceinture sans gode mais avec des bourses démesurées, dans une exagération qui rappelle l’esthétique de la statuaire africaine et son credo « Force, virilité et fécondité ». Certaines Å“uvres sont également empreintes de poésie, comme l’oreiller d’Emma Sacchet, présenté en tant que réceptacle des larmes et de la sueur et comme témoin de la vie intime. La plume d’oiseau découpée en forme de phallus d’Olivier Leroi est à la fois jeu de mots et image humoristique.
L’exposition se veut une incitation à la curiosité érotique par le biais de l’humour, de la poésie et de l’expérimentation. L’inventivité est au cÅ“ur de ce projet. Les Å“uvres présentées permettent un passage en revue des différentes pratiques sexuelles : fétichisme, sado-masochisme… ainsi que des différents fantasmes en s’inscrivant dans une réflexion sur la question de l’esthétique et de l’érotisme avec plus de soixante propositions différentes : aussi bien de la vidéo que des installations, du dessin et de la photographie.