ART | EXPO

Home d’Erwin Wurm

05 Oct - 05 Oct 2006

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Anne de Villepoix, Erwin Wurm présente une sélection de sculptures récentes explorant le rapport au corps, les comportements sociaux et le processus de création. L’artiste interroge les apparences et la réalité qu’elles masquent.

Erwin Wurm
Home

Avec un discours au premier abord humoristique, et aussi dans une atmosphère de contes de fée, l’artiste interroge les apparences et la réalité qu’elles masquent : le sens de la possession et de l’accumulation, ce que deviennent les désirs et le Moi dans un rapport matérialiste quotidien.

Le besoin de remplissage
Avec Home, cette gigantesque pomme de terre de près de 3 mètres de long accrochée sur un mur rose, la nourriture a poussé comme une excroissance à la surface du désir. Une invitation au voyage, et peut-être aussi à l’oubli, commence au pied des mini-escaliers du Flying object to escape from home qui donnent accès à l’éphémère sculpture faite d’un sandwich parisien. A échelle humaine cette fois, le protubérant OVNI UFO, né d’une Porsche, évoque aussi l’aventure, mais surtout le désir de puissance.

Le temps et les symboles de pouvoir
La tour s’affaissant sur sa base de Mies van der Rohe melting ou le crémeux Eiswerk, coulant lentement là où le sol s’est dérobé, ne manque pas de renvoyer à l’obsession d’éternité des créations humaines et aux signes de représentation du pouvoir qu’elles affichent. Avec Art Basel fucks Dokumenta, l’artiste confronte deux piliers européens de l’art contemporain et dessine ainsi de façon provocante un autre point de vue sur l’histoire de l’art.

Le processus de création
Au travers de ses recherches sur le processus de création, basées sur les transformations des formes et du poids, Erwin Wurm développe ce que Christine Macel appelle avec justesse «une sorte de discours de la méthode en sculpture». «Peut-être est-ce de l’art d’être obèse ? Peut-être cela fait-il de moi une œuvre… Mais alors, il y a tellement de créatures obèses dans le monde, comme les animaux, les gens ou les plantes, et il y a tellement de structures obèses dans le monde, comme les compagnies, les comptes bancaires, les propriétés, les armées, les villes…» (extrait de la vidéo Fat House Talking, Am I a House ?).

Cette idée est poussée à son paroxysme avec les personnages en taille réelle de The Artist Who Swallowed the World désignant ce dont l’artiste a besoin de se remplir pour travailler. Étrangement, même si nous savons que ces artistes ont gobé le monde, il peuvent sembler vides, ou simplement déformés par un ballon où un gros disque. Enfin, un chien empaillé, That dog that swallowed a letterbox, dans un même souci de bien remplir sa fonction, et à défaut de facteur, a avalé la boîte aux lettres.

Erwin Wurm, psychosculpteur
Explorant un autre aspect du processus de création, Erwin Wurm s’interroge sur la possibilité de créer des forces, des formes et de déplacer des objets par la puissance de l’esprit. Cette idée mise en pratique est ici présentée avec Model for telekinetic sculpture. Afin d’avancer dans cette voix, il a contacté M. Mahesh Abayani, un puissant télékinesiste, pour déformer des véhicules en d’absurdes contorsions. Ce projet a déjà montré de bons résultats. Les réalisations présentées cette année au MACRO de Rome et à Art Basel 2006 sont là pour l’attester, où respectivement un camion benne se plie en son centre pour descendre d’un mur et un minibus Volkswagen se déforme adoptant la courbe d’un tournant.

Infos pratiques
du mardi au samedi de 10h à 19h.
T. 01 42 78 32 24
info@annedevillepoix.com
Entrée libre

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