Communiqué de presse
William Anastasi, George Brecht, Stanley Brouwn, John Cage, Heinz Gappmayr, Guillaume Leblon, Yoko Ono, Peter Roehr, Elodie Seguin, Franz
Erhard Walther, Christoph Weber
Exposition collective
Commissariat: Erik Verhagen et Jocelyn Wolff
C’est à l’occasion d’une discussion sur la place qu’aurait dû avoir Franz Erhard Walther au sein de l’histoire de l’art non seulement conceptuel mais aussi et surtout préconceptuel que l’idée de cette exposition a vu le jour.
Bien qu’il ait fait l’objet ces vingt dernières années d’une réévaluation, l’art conceptuel s’avère en effet, que ce soit en termes chronologiques, géographiques ou esthétiques, de plus en plus difficile à circonscrire, certains historiens, à l’image de Thierry de Duve, allant jusqu’à dire, non sans provocation, que celui-ci «n’existe pas» («I would say there is no such thing as Conceptual art. It doesn’t exist. It’s just a name»).
Cette difficulté rejaillit bien entendu sur l’étude de ses racines, souvent négligée ou contournée par les spécialistes, sans doute circonspects à l’idée d’inscrire le conceptualisme dans la continuité ou proximité de tendances (Fluxus, art minimal, poésie concrète) partiellement incompatibles.
Il n’en demeure pas moins que les propositions sélectionnées nous ont semblé répondre, selon les cas et toujours avant l’heure, si l’on s’en tient à la chronologie officielle qui fait débuter cette tendance en 1966 avec l’exposition («Working Drawings and Other Visible Things on Paper not necessarily meant to be Viewed as Art») montée par Mel Bochner à la School of Visual Arts de New York, à un ou plusieurs critères qui seront par la suite indissociablement liés à l’art conceptuel.
La part accordée par ces artistes aux processus (William Anastasi, Stanley Brouwn, Yoko Ono) et instructions (William Anastasi, Stanley Brouwn, Yoko Ono), à la dématérialisation (William Anastasi, George Brecht, John Cage) et tautologie (William Anastasi, Peter Roehr), à la remise en question du statut d’auteur (Stanley Brouwn, Yoko Ono) et au langage (George Brecht, Heinz Gappmayr, Peter Roehr, Franz Erhard Walther) annoncent incontestablement les principes fondateurs du conceptualisme.
Et si il ne s’agit pas de prétendre qu’ils y adhèrent pleinement, la dimension prodomatique inhérente aux différentes propositions s’avère probante. Soucieux de rester fidèle à l’état d’esprit véhiculé par certaines de ces oeuvres, nous avons opté pour le parti-pris consistant à les adapter à des technologies contemporaines afin d’échapper à toute qualité vintage qui aurait pu s’avérer préjudiciable.
C’est dans cette optique et après en avoir discuté avec William Anastasi que ses deux pièces essentielles (Sink et Microphone) dont la conception remonte au premier tiers des années 1960 ont été «réactualisées».
L’intégration de propositions émanant de jeunes artistes (Guillaume Leblon, Elodie Seguin, Christoph Weber) de la galerie, sous forme de clins-d’oeil à d’autres figures majeures protoconceptuelles (respectivement Yves Klein, l’On Kawara d’avant les date paintings et Robert Morris), nous démontre enfin que l’après peut porter sur l’avant un regard aussi décalé que vivifiant.
critique
Exposition collective