En 2006, le Centre culturel Calouste Gulbenkian a ouvert sa programmation avec l’exposition 51 avenue d’Iéna. Des œuvres conçues et réalisées spécifiquement pour et avec cet espace ont été présentées pour la première fois dans le cadre de la nouvelle politique du Centre parisien en faveur de la jeune création portugaise.
Lieu architectural fortement scénique, marqué par la mémoire de ses usages et de ses usagers, 51 avenue d’Iéna a reçu alors, dans cette première intervention, les propositions des artistes Gabriela Albergaria et Leonor Antunes.
L’exposition «Les Voisins» reprend cette réflexion sur ce lieu parisien plein d’histoire, avec l’artiste Ricardo Jacinto, le nouvel occupant du 51 avenue d’Iéna. Ricardo Jacinto nous propose une installation qui se déploie dans plusieurs zones du Centre. Ses interventions sont autant des figures de médiation avec l’espace que différents fragments d’une fiction qui met en place une tension : la distance (in)franchissable entre proximité et extériorité. Les objets-installations entretiennent avec nous un rapport d’étrange familiarité, en occupant l’espace discontinu et fractionné de la maison. Le 51 avenue d’Iéna devient un lieu à parcourir, parcouru. Le mouvement le rend instable, fragmenté, inhabitable.
L’espace est traversé par le flux de cette fiction qui n’a jamais un début ou un centre : une immense paroi de verre est atteinte par la force d’un projectile; des caméras s’emparent d’une colonne en laissant derrière elles une dense coulée de câbles ; à l’étage supérieur un écran donne à voir un fragment de l’architecture démultiplié et reconstruit ; un câble s’échappe et part dans une partie privée de la maison ; une cloche tubulaire suspendue du haut du grand escalier offerte aux mains des passants, produit un son dense et dissonant qui se répand dans toute la maison …