Lieu
Arc – Musée d’art moderne de la Ville de Paris
Communiqué de presse
Ayant d’abord beaucoup pratiqué le dessin et réalisé des collages et des petites sculptures à partir d’objets trouvés, Dan Flavin découvre très vite son moyen d’expression fondamental : la lumière.
1961 voit ainsi l’apparition des icônes, volumes peints surmontés ou barrés en diagonale d’un petit tube fluorescent ou entouré d’une ou plusieurs ampoules. Une des dernières, icon IV (the pure land)(to David John Flavin [1933-1962]), 1962-1969, dédiée à son jumeau David mort prématurément, annonce par sa blancheur et sa simplicité formelle les développements à venir.
1963 marque une étape importante dans l’œuvre de Dan Flavin. Cette année apparaît la première œuvre constituée uniquement d’un tube fluorescent, la diagonal of personal ecstasy intitulée par la suite the diagonal of May 25, 1963 (to Constantin Brancusi. Flavin avait en effet l’habitude de dédier ses œuvres (artistes, galeristes, collectionneurs, personnalités, amis).
D’emblée, ce geste décisif pose les bases de sa démarche : l’utilisation de matériel industriel aux formes simples, trouvé dans le commerce, de quatre longueurs standard et en neuf couleurs. A partir de ce vocabulaire élémentaire et restreint, Dan Flavin élabore, dans l’esprit du minimalisme dont il sera avec Donald Judd un des fondateurs, un système de configurations diverses : au sol, au mur, au plafond, dans un angle, en barrière, en corridor, fondé sur la répétition induite par la référence à la segmentation de la «Colonne sans fin» de Brancusi et la relation étroite avec l’architecture. Flavin parlait d’«art situationnel», ses installations étant étroitement dépendantes du contexte architectural dans lequel elles étaient présentées.
Paradoxalement cette simplicité prosaï;que du dispositif va produire des œuvres d’une rare intensité émotionnelle, à la fois sensibles et distanciées, immatérielles et tangibles. Très vite Dan Flavin comprend combien l’espace et la perception du spectateur peuvent être transformés par la puissance et la dynamique de son outil, à la fois lumière et couleur.
Aussi singulière soit-elle, la démarche de Flavin s’inscrit dans la continuité de la peinture et de la sculpture «modernes », empruntant à ces deux disciplines leur efficacité visuelle et leur pouvoir évocateur.
Les ready made de Marcel Duchamp, l’art de Barnett Newman et de peintres tels Frank Stella ou Morris Louis, et bien sûr de Donald Judd (et sa définition d’objets spécifiques) ont permis à Dan Flavin de penser sa démarche en termes de matérialité, d’objet autonome, d’absence d’illusionnisme et de subjectivité.
Quoique Dan Flavin ait toujours réfuté une interprétation spirituelle ou transcendantale de son œuvre, arguant de sa seule présence factuelle, son art provoque une expérience inédite et inégalée de l’espace, mobilisant la sensibilité la plus aiguë du spectateur immergé physiquement et mentalement dans la magie et la somptuosité de la lumière/couleur.
Commissaires
Béatrice Parent et Odile Burluraux
Publication
www.paris-art.com/livre_detail-3438-govan.html
Infos pratiques
> Lieu
Musée d’art moderne de la Ville de Paris
11, av. du Président Wilson. 75016 Paris
M° Alma-Marceau ou Iéna. RER C, arrêt Pont de l’Alma
> Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le mercredi jusqu’a 22h.
> Contact
T. 01 53 67 40 00
www.mam.paris.fr
> Tarifs
Plein tarif : 9€
Tarif réduit : 6€
Tarif jeune : 4,50€
L’exposition est présentée jusqu’au 8 octobre.