Cette année, la programmation de La BF15 porte sur les enjeux, dispositifs et mécanismes inhérents à l’exposition, sous ses différents aspect: Å“uvres, espace, accrochage, surveillance, réception du public, médias, conventions culturelles, etc.
Le travail de Wesley Meuris s’inscrit dans ces questionnements, en s’attardant plus particulièrement sur la construction et l’appréhension de l’espace et du savoir. Constituée de schémas, affiches, dessins ou de maquettes grandeur nature, son Å“uvre se construit à travers diverses typologies de modélisations des espaces de monstration (enclos zoologiques, archives hypothétiques, mobilier muséal, programmes d’expositions fictionnelles, etc.). S’attachant davantage à la contextualisation des contenus qu’aux contenus eux-mêmes, ses réalisations mettent ainsi en relief le conditionnement de nos expériences.
Intitulée « Expansion », son exposition à La BF15 pointe la contradiction des espaces conçus pour s’adapter à l’activité humaine bien que coupés de toute réalité extérieure à leur propre dispositif. Wesley Meuris choisit de révéler les aspects les moins évidents de l’acclimatation de notre environnement, en reconstituant la dynamique des flux dans deux pièces produites à cette occasion.
La première, Exhibition Floor, prend la forme d’un sol d’exposition surélevé et traversé par des circulations d’air. Elle devient à la fois la sculpture, le socle, l’architecture et la mécanique d’un dispositif atmosphérique.
Sous la verrière, Fountain, déconstruit quant à elle l’armature d’une fontaine qui reste pourtant animée par le mouvement de l’eau.
Aux côtés d’autres Å“uvres graphiques et sculpturales, cet ensemble déploie un registre architectural, scénographique et scientifique identifiable (socle, barrière, estrade, corniche, schéma, etc.), dont l’indisposition fonctionnelle nous conduit vers un paradoxe qui serait celui de nos propres usages et conventions.
«Depuis quelques années, Meuris mène une recherche approfondie sur les moyens de transmission du savoir dans les musées. Il a élaboré plusieurs typologies de mobilier d’exposition qui reprennent les dispositifs scénographiques des grands musées et manifestations de masse héritées des expositions universelles du XIXe siècle.
«Exposer l’art, c’est créer une situation d’accrochage qui n’est jamais un geste pur. Mon but n’est pas de montrer le contenu mais le contexte et la structure qui l’exposent» précise Meuris dans la droite lignée de l’adage conceptuel de Michael Asher «context as content». Il en résulte une série de vitrines et de caissons, exposés tels quels, vidés de leur contenu, destinés à comparer, opposer, isoler ou confronter des objets d’art. Meuris synthétise des formes archétypales qui donnent l’impression d’un fac-similé «semi-réaliste».
Bien que la référence à l’objet d’origine reste plausible, le résultat tend vers une abstraction générique qui laisse le visiteur dans l’incertitude quant à la nature exacte du lieu.».
Florence Ostende
Commissariat
Perrine Lacroix
Vernissage
Jeudi 3 avril 2014 Ã 18h