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Exhibition

14 Mar - 01 Avr 2007
Vernissage le 13 Mar 2007

À l’occasion de la soirée de vernissage commun de l’est parisien, La Galerie Générale réunit 9 artistes autour du mythe et de la fabrication d’icônes contemporaines. Élodie Huet scénographie Exhibition comme une série de propositions toutes aussi différentes que singulières.

Communiqué de presse

Éric Baudelaire, Arnaud Elfort, David Giancatarina, Raphaël Grisey, Élodie Huet, Lorentino, Martin Le Chevallier, Philippe Meste, TTrioreau

Exhibition

Les œuvres exposées sont de simples représentations, et c’est là un point de départ bien naturel. Des faits d’actualité ou historiques, des figures de notre temps ou d’un autre tissent ces démarches artistiques qui plantent le décor d’une apparente réalité. Réalité dont on soupçonnerait presque l’audience comme déterminante. Cependant, ce qui intéresse ici, ce n’est pas le fait que l’objet de ces oeuvres soient déjà dits ou non, c’est dans le parlant que réside tout leur sens : elles sont avant tout langage.

Car l’enjeu, pour ces réalités, n’est pas de venir trouver le refuge en ces murs d’une chaleureuse actualité. Il ne s’agit pas ici de décortiquer l’évènement, ou encore de hisser le non-évènement vers une sphère plus méritante, comme par révolte. Ce sont davantage des constats que des explications. Mais voilà que ce constat porte sur l’image, l’icône, ou qu’il se trouve être lui-même une représentation. Que celle-ci soit littérale, détournée ou subtile importe peu. C’est bien autour du mythe ou des signes que l’on tourne.

Et c’est ainsi que le réel disparaît, s’évapore. Subsiste donc un corpus de termes qui sont les signifiants, signifiés, significations, ceux-là même qui sont la terreur de la réalité. Au premier contact, elle se disperse. À la première analyse, à la première volonté de message ou d’expression, elle s’efface. Une réalité dont l’évanescence fait ici sourire, là se politise, ou encore émerveille… Le spectateur est sujet aux mythes.

Après cette perte, la question du reste se pose alors froidement. C’est-à-dire que vaut encore cette icône, cette pléthore d’images, tel mythe? Quelle est donc sa saveur à lui? A-t-il même une valeur ? Il s’agirait là d’un voyage au coeur de la représentation, de ses forces, de ses tares, de son usage, de ses fonctions et buts, ou tour à tour mystifications et démystifications brouillent les pistes.

On l’aura compris, ce n’est plus tel personnage, mais son icône, ce n’est plus telle institution, mais son signifiant. Indigestions sémiotiques, glissements sémiologiques, c’est là l’exhibition de ressentiments vis-à-vis des signes, quels qu’ils soient.
De cette somme de propositions exposées surgissent autant de questions dont on se gardera d’en fournir une unique réponse. Les œuvres sont autant de lieux théoriques que l’on peinerait à contenir au sein d’un même discours. Discours d’ailleurs privé d’existence a priori : cette exposition serait-elle une icône d’un mythe postmoderne?

Pierre-Yves Bronsart

critique

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