Le deuxième étage de la galerie Thaddaeus Ropac réunit une sélection de papiers de l’artiste irano-américain Ali Banisadr. Tous procèdent de techniques mixtes, sur la base de l’estampe.
La vivacité et la surcharge caractéristiques des peintures de l’artiste s’y retrouvent. Mais la liberté qu’offrent ici le support et la technique semble donner libre cours à une virulence gestuelle qui révèle, comme autant de plaies vives, les traces de spectacles brûlants.
Le titre est éloquent : «Evidence» se conçoit comme une succession de preuves, et se perçoit comme un dévoilement d’épreuves.
Chaque œuvre est composée de juxtapositions verticales d’un même motif répété, puis retravaillé — pour ne pas dire trituré — au crayon, au pinceau ou au pastel. Si ces bandes présentent l’apparence de chutes de pellicules, la reproduction des images et leur retraitement obstiné semblent relever de la compulsion de répétition.
Comme le déroulement d’une mémoire entachée, ces estampes se scrutent avec un étrange voyeurisme et frappent par leur brutalité. Une impression forte, à tous niveaux.
— Ali Banisadr, 2 L, 2010. Technique mixte sur papier. 57,2 x 76,2 cm
— Ali Banisadr, 10 S, 2010. Technique mixte sur papier. 22,9 x 30,5 cm
— Ali Banisadr, 4 L, 2010. Technique mixte sur papier. 57,2 x 76,2 cm
— Ali Banisadr, 2 M, 2010. Technique mixte sur papier. 36,8 x 43,2 cm
— Ali Banisadr, 4 M, 2010. Technique mixte sur papier. 36,8 x 43,2 cm