L’exposition « Intérieurs » à la galerie parisienne Nathalie Obadia, propose un dialogue entre les peintures d’Eugène Leroy et les œuvres protéiformes de Sarkis, dans un accrochage conçu par ce dernier.
Avec l’exposition « Intérieurs », Sarkis rend hommage au peintre Eugène Leroy
L’exposition offre à Sarkis l’occasion de témoigner de son admiration pour l’œuvre du peintre Eugène Leroy décédé en 2000 : si cette œuvre bénéficie depuis vingt ans d’un intérêt croissant, Sarkis regrette qu’elle ne soit pas encore reconnue comme celle d’une figure artistique majeure du XXème siècle. En invitant les toiles d’Eugène Leroy à côtoyer ses propres réalisations, Sarkis confronte son travail à celui du maître.
Le titre de l’exposition, « Intérieurs », rend compte de l’accrochage et de la singulière scénographie conçus par Sarkis, aussi complexe que les compositions picturales d’Eugène Leroy. Une quarantaine d’œuvres sont disposées au sein d’un dispositif véritablement pensé comme un intérieur, avec un banc, des étagères et des verres d’eau placés dans chaque pièce de la galerie.
L’accumulation, une notion commune à Sarkis et Eugène Leroy
Le parcours porte la lumière sur une notion commune aux œuvres de Sarkis et d’Eugène Leroy : l’accumulation. Celle-ci se manifeste chez Eugène Leroy à travers l’utilisation d’une seule et même matière, la peinture à l’huile, que le peintre accumule sur la toile et dont il sculpte la densité pour faire émerger de cette géologie picturale diverses figures. Ces agrégats de matière comme les tableaux intitulés Grande Figure, l’été et Homme nu forment des jalons, tels des repères sensoriels dans l’exposition de Sarkis.
L’accumulation chez Sarkis est celle d’une multitude de techniques différentes. Ainsi l’œuvre intitulée 2017.10 Kintsugi avec l’élève Toerless et 2 biscuits chinois est composée d’une image en noir et blanc extraite du film Les désarrois de l’élève Törless de Volker Schlöndorff, déchirée en quatre et recollée, et de deux statuettes en porcelaine chinoises. Dans l’œuvre 2017.10.26 Punctum, une photographie en noir et blanc d’un soldat jouant du piano en extérieur est recouverte par endroits de rectangles de papier sur lesquels sont appliqués des amas de peinture colorée.
Se côtoient également la vidéo Film N°171 «pour Eugène Leroy», réalisé sans montage, des vitraux comme V81 Retable 6 images, des huiles sur papier, du bois doré à la feuille, des céramiques, des impressions sur papier, de l’aquarelle séchée, et de multiples matériaux et objets comme des bandes magnétiques, des néons, du cuivre, du papier bulle, des palettes en bois, du rouge à lèvres, du goudron, du tulle rose, une pierre fossilisée, un séchoir à dessin, un pupitre, des cadres avec miroirs, une tunique, une côte de maille, des huiles parfumées, un masque africain, du riz, des plans de monastères et églises…