Eugen Gabritschevsky
Eugen Gabritschevsky
Les deux cent trente-six dessins et peintures du russe Eugen Gabritschevsky exposés à La Maison rouge proviennent du Musée de Lausanne, du Musée national d’art moderne de Paris et de collections privées.
Chronologique et thématique, l’exposition suit l’itinéraire d’Eugen Gabritschevsky qui réalisa la majeure partie de son Å“uvre au sein d’un hôpital psychiatrique où il fut interné en 1929.
L’exposition présente la période la plus prolifique d’Eugen Gabritschevsky, mais aussi, pour la première fois, celle qui a précédé son internement. Bien que ces premières œuvres ne soient pas encore marquées par la maladie, elles sont déjà traversées par l’angoisse. Ce sont des dessins expressionnistes au fusain évoquant un univers sombre, mystique et fantastique.
Le paysage est le thème de prédilection d’Eugen Gabritschevsky. Habité ou non, il est une source d’inspiration sans limite qui se déploie au travers d’une flore luxuriante, d’une faune qui se mue en un bestiaire fabuleux: papillons, rapaces, dinosaures prennent des allures fantastiques. La formation scientifique d’Eugen Gabritschevsky nourrit son œuvre qui fait coïncider l’imagination scientifique et l’imagination artistique. Les figures animales et humaines sont passées par le prisme de la génétique et multiplient les phénomènes de mutation, de déformation du corps, et d’hybridation.
Autres terrains d’exploration d’Eugen Gabritschevsky: la ville et les foules, le monde festif de la nuit.
La grande variété de la production artistique d’Eugen Gabritschevsky ne peut pas être réduite à sa maladie. Les innombrables supports, matériaux et techniques employés témoignent de sa liberté d’expression, de sa maîtrise de son art, et de sa volonté d’évoluer sans cesse.
Les supports sont hétéroclites tels que les versos de feuilles de papier usagées, les pages de calendriers ou de circulaires administratives, le papier photographique ou le papier calque; les dessins et les peintures sont réalisés à la gouache, l’aquarelle, le crayon, le fusain, l’encre sépia et la mine de plomb.
Des formes sont souvent tracées à l’aide d’un chiffon ou d’une éponge dans des bandes de couleurs préalablement étalées au pinceau ou à la main puis, à coups de pinceau, elles sont précisées de manière figurative. D’autres techniques telles que le pliage, le frottage, le tamponnage, la projection de taches de couleur et le grattage sont également utilisées.