L’exposition « Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau » à la galerie parisienne Marian Goodman présente de nouvelles peintures, sculptures et Å“uvres sur papier d’Ettore Spalletti, figure majeure du minimalisme italien.
Les peintures et sculptures d’Ettore Spalletti reflètent la profondeur de la peau
Le titre de l’exposition, « Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau », reprend une phrase écrite par Paul Valéry dans sa pièce L’Idée fixe. A travers cette citation s’exprime l’enjeu même de la pratique d’Ettore Spalletti qui compare sa technique à l’application de fard sur les joues, un geste avec lequel elle partage le principe d’une douce et délicate chorégraphie. A la fois barrière entre le corps et son environnement, et surface de contact avec lui, protection et support de connexion, la peau résume selon l’artiste la profondeur de l’humanité.
Les peintures et sculptures d’Ettore Spalletti scrutent et reflètent la profondeur de la peau, cette membrane translucide qui contient l’être en entier. Pour cela, elles résultent d’une méthode de travail précise fondée sur la répétition : des mois durant, Ettore Spalletti applique quotidiennement, en couches successives sur un même panneau, de la pâte pigmentaire, selon des laps de temps déterminé pour chaque œuvre. Ce n’est qu’au terme de ce long processus, finalisé par un doux ponçage des couches picturales qu’apparaît l’aspect final de la peinture ou sculpture, cette dernière « caresse » révélant la luminosité interne et les nuances de ton et de texture qui animent la surface.
Ettore Spalletti exploite le potentiel poétique et sensuel de la couleur et de la matière
Les nouvelles peintures de la série Paesaggio sont composées de plusieurs panneaux monochromes qui évoquent les paysages naturels des Abruzzes en Italie, où Ettore Spalletti vit et travaille depuis toujours. Des sculptures de forme cubique côtoyant ces tableaux dans l’espace principal de la galerie, envahi d’une chaleureuse lumière, guide le déplacement des visiteurs selon un mouvement serein.
Dans la salle adjacente, des œuvres bleu azur poursuivent l’exploration de cette couleur favorite d’Ettore Spalletti. Sur chaque pièce, seul un coin sectionné l’empêche de former un carré parfait. Par cette intervention formelle, l’artiste met en évidence la dimension sculpturale de la peinture. Enfin, des œuvres sur papier réalisées au pastel et au crayon de couleur sont présentées à la librairie Marian Goodman. Par un geste délicat, elles offrent une vision entre figuration et abstraction de la nature sauvage des Abruzzes, en écho aux premières peintures de paysages montagneux d’Ettore Spalletti.