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Etre triste et mourir

22 Sep - 27 Sep 2008

Gabriel Hernandez propose une exposition fugace et légère composée de dessins ténus, de sculptures en laine, d’oeuvres discrètes offertes au regard.

Communiqué de presse
Gabriel Hernandez
Etre triste et mourir

C’est le mois de septembre, chaque passage sous la douche fait un peu plus disparaître le bronzage que l’été a déposé sur les corps, et Oui fait sa rentrée avec «Etre triste et mourir».

Pendant une semaine Gabriel Hernandez va déballer à Oui ses dessins ténus, ses petites sculptures en laine, ses images timides et ses clochettes pour chat. Cela pourrait précisément être triste à mourir, mais c’est pourtant très drôle, très léger plutôt. Parce que Gabriel Hernandez a en fait prévu un programme aussi généreux que son prolifique travail, et cette semaine s’annonce comme un dernier festival avant la pluie de l’automne.

Il y a d’abord une exposition mouvante où tous jours les oeuvres choisies se déplacent, lentement, comme des escargots, se reproduisant, s’engendrant ou s’éliminant à l’envi. Et puis en début de soirée, un invité vient ajouter sa musique, ses films, ses dessins ou ses gestes, à ce
grand organisme un peu timide qu’est «Etre triste et mourir». Une exposition et une série d’événements donc.

L’ensemble est a priori peu expansif, mais à bien y regarder, il apparaît pourtant que tout cela est résolument vivant, plein de sève – il s’agit simplement d’un format qui renonce au choc spectaculaire, au Dolby Surround et au THX. La densité du travail de Gabriel Hernandez ne passe pas par là. Et lorsqu’il dessine des arbres qui penchent, des chiens qui dorment, ou des trous qui s’ouvrent dans le sol, les traits sont rares et forment à peine la figure – tout en creusant souvent, à l’encre, d’immenses zones d’ombres. Lorsqu’il écrit des dialogues, dans ses histoires ou ses dessins, seuls quelques mots sont échangés («Je vois des choses étranges parfois» / «Comme un tremblement. Une sorte de souffle.» / «Je rêve peut-être.»)
Et lorsqu’il s’occupe de musique (sous le nom de GoGooo, ou comme producteur pour son label Rain Music) les disques sont faits de presque rien, juste les bruits du monde, mais comme si ces bruits étaient devenus subitement harmoniques, assemblés dans cet ordre presque par hasard.

Les petits costumes, les broderies, les masques, les décors, les sons, la lumière d’une vieille lampe, tout ce que montre Gabriel Hernandez est éminemment discret, et cela ne nous est accessible que si nous savons être disponibles. Et si nous passons à côté sans rien remarquer, ce n’est pas grave. Certes, nous avons manqué quelque chose, mais les choses discrètes ont une vie propre en dehors de nous, en dehors de l’exposition aussi, en dehors de l’art même.

«Etre triste et mourir» n’est donc qu’un moment fugace, offert, où il faut simplement regarder et écouter. Une semaine rare ; une semaine à peine – cinq jours.

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