Benjamin Vautier, plus connu sous le nom de Ben, compte parmi les artistes les plus populaires de notre époque. Au Domaine départemental de Chamarande, l’exposition « Être libre » revient sur près de 50 ans de son œuvre au cours d’un parcours historique. Plus de 400 créations de l’artiste sont à découvrir ou re-découvrir.
« Être libre » : l’écriture et la signature de Ben
« Restez en vie », « Sortir du vide », « Être libre » : autant de phrases concises, composées de deux ou trois mots seulement, que Ben inscrit sur des fonds monochromes, avec une écriture immédiatement reconnaissable : le tracé est ample et arrondi, les « i » sont surmontés de ronds. L’artiste ne saurait nous laisser la confondre avec celle d’autrui, puisqu’il signe quasi systématiquement ses œuvres, en bas à droite.
La signature tient une place importante dans l’œuvre de Ben. A la fin des années 1950, il décide de tout signer : « les trous, les boîtes mystères, les coups de pied, Dieu, les poules, etc. », affirme-t-il. A l’époque, il appose même son nom au bas de tas de terre ou de déchets qu’il a constitués. L’acte marque une appropriation, ou une ré-appropriation, du réel par l’artiste, qui signale ainsi que « Tout est art ».
« Être libre » : effacer les frontières entre art et vie
La démarche artistique de Ben s’inscrit dans le mouvement européen Fluxus, qui a rassemblé George Maciunas, Robert Filliou et George Brecht dans les années 1960. Difficilement définissable, le mouvement regroupe une nébuleuse d’artistes libres qui partagent un certain humour, ainsi qu’une vision de l’art comme indissociable de la vie.
Ben n’a ainsi eu de cesse de démontrer que « tout est art », non seulement à travers ses fameuses phrases écrites à la main, mais aussi à travers des performances artistiques. Dans les années 1960, il mène des « Actions de rue » : des mises en scène du quotidien et de la banalité, telles que l’attente à l’arrêt d’un bus ou bien la dégustation d’un repas sur une terrasse.
parisART sur Instagram