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Etc n°94. Nudité

Le mot «nudité» incarne deux attitudes philosophiques: la recherche d’une certaine authenticité, d’une mise à nu, d’un corps utopique, délocalisé, affranchi de ses scories et transfiguré, et celle d’un corps dans sa chair, traversé par l’obsession de la mort, du sang, de l’urine et du sperme. Ce propos sur les limites traverse implicitement ou explicitement les différents textes des auteurs de ce numéro.

Information

  • @2012
  • 2978-2-92260-794-9
  • \10€
  • E88
  • Zoui
  • 4français/anglais
  • }225 L - 295 H

Présentation
Isabelle Lelarge, Christine Faucher, Erin Manning, Catherine Mavrikakis, Édith-Anne Pageot, Christine Palmiéri
Etc n°94. Nudité

Depuis l’apparition, en 1998, d’une esthétique relationnelle prônant une esthétique de l’interhumain, nombre de créateurs, au même titre que le système institutionnel qui les soutient, ont effectué un travail d’élagage au milieu de ce qui constituait précédemment l’art, sur le plan historique aussi bien que formel. Ceci, en prétextant que les créateurs n’avaient plus de suite à donner à leur héritage postmoderne. Or ils ont, à leur grand mérite, certainement continué le travail des performeurs qui, dans la large frange des pratiques des années soixante, exploraient toutes les directions.

En 1998, dès les tout premiers débuts de ces bouleversements, les pratiques culturelles dites relationnelles ont abouti rapidement à un non-lieu et elles ont fini par tourner à vide. Certes, en produisant, au cours des années 2000, des formes d’art différentes qui faisaient la promotion de l’interaction avec les publics, les créateurs ont effectué un travail qui a été et est toujours politiquement rentable et avantageux pour eux sur le plan d’une reconnaissance étatique et publique. Les gouvernements se sont affiliés aux créateurs, ou à l’inverse, les créateurs se sont associés à l’Etat en vue de mettre sur pied ce grand projet d’aller à la rencontre des nouveaux publics de la culture. Ensemble, ils ont repris le flambeau de l’intention très louable d’accroître les publics, mais sans s’être assurés au préalable que les «acheteurs» ou les consommateurs d’art étaient réellement prêts à les suivre.

Selon l’OCCQ — Observatoire de la culture et des communications du Québec — dans le cas de plusieurs disciplines, les fréquentations ont même diminué. Plusieurs facteurs expliquent probablement ces données, entre autres une décennie ulcérée par une situation économique complexe pour ne pas dire précaire, et, bien entendu, de larges coupes dans les revenus émanant du secteur public, surtout de la part de l’administration fédérale qui, bien que ses budgets aient été augmentés par le gouvernement conservateur, ne sert pas, en priorité, les intérêts des arts visuels ou de la littérature.

SOMMAIRE
— Un art consensuel (Isabelle Lelarge)
— Nudités néobaroques (Edith-Anne Pageot)
— Nu vu, nu connu (Christine Palmiéri)
— Nu bleu ou l’abc de l’art (Christine Palmiéri)
— Intimare (Erin Manning)
— Le sépulcre de merde ou le travail de la déjection chez Hervé Guibert (Catherine Mavrikakis)
— Entretien avec Luis Jacob (Timothée Chaillou)
— Pour un performatif d’existence, de relation, d’incantation, de projection (Sylvie Tourangeau)

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