— Directrice de la rédaction : Isabelle Lelarge
— Parution : juin-juillet-août 2004
— Format : 18,50 x 30 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 82
— Langues : français, anglais
— ISSN : 08357641
— Prix : 7,72 €
Les enseignements forcés de la violence
par Réjean-Bernard Cormier (extrait, p. 4)
Que ce soit dans l’ordre social ou intime, la violence comme phénomène de l’activité humaine nous interroge et nous oblige à réfléchir aux pulsions qui mènent à des extrêmes, aussi bien qu’à redéfinir des concepts tels que barbarie et humanisme. À l’époque actuelle, le recours à la violence est omniprésent, et le sentiment d’impuissance auquel chacun doit faire face s’alimente d’une diffusion médiatique sans précédent.
L’art, en utilisant des techniques de représentation, offre pour sa part une distance, en appelle à un jugement esthétique. Par sa portée critique et philosophique, l’œuvre dont le contenu présente de la violence, s’apparente plus à un discours sur la violence qu’à un discours violent. Le discours violent serait insoutenable comme œuvre d’art, tandis que le discours sur la violence, constituant l’œuvre, montre au spectateur à déterminer, à cerner, voire à articuler son rapport à l’insoutenable. Si l’actualité de la violence n’est pas à démontrer, le fait que plusieurs artistes traitent spécifiquement différents aspects de ce sujet dénote une certaine volonté d’agir, d’amorcer par l’art un dialogue plus que préventif ou dénonciateur, qui voudrait témoigner de l’absurdité totale de la violence, et de la fascination pathologique et pathétique qu’elle semble parfois engendrer.
(Texte publié avec l’aimable autorisation de Etc Montréal)