— Directrice de la rédaction : Isabelle Lelarge
— Parution : mars-avril-mai 2004
— Format : 18,50 x 30 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 80
— Langues : français, anglais
— ISSN : 08357641
— Prix : 7 €
L’indocilité du regard : la surveillance
par Réjean-Bernard Cormier (extrait, p.6)
Voisines sans être interchangeables, les notions d’observation et de surveillance nourrissent de nouveaux discours sur l’art, de nouvelles œuvres, et la surveillance dynamise en quelque sorte le débat du visuel et du performatif tel qu’on le concevait jusqu’alors. La surveillance implique une réflexion sur le sociologique, le politique de manière plus ou moins avouée. Les comportements humains sont au cœur du sujet des œuvres y faisant référence. L’analyse des faits et des gestes aussi bien que l’induction de messages menant à une variété infinie de contraintes se pose aussi en mécanisme visant le calcul de la capacité de résistance, de détournement et de critique qu’individuellement nous mettons en action.
On constate dans l’histoire des sociétés se trouvant sous le joug de régimes totalitaires qu’une certaine désinformation peut servir à légitimer l’utilisation de tout système. Cette désinformation, aidée par la technologie de surveillance, s’occupe par exemple de la liberté de choix, de parole, de presse, d’identité… L’art, parodiant ces systèmes ou les simulant, offre au spectateur, de façon moins innocente qu’il n’y paraît à première vue, au moins le pouvoir de désobéir. Les stratégies de gestion humaine abusives sont évoquées par des Å“uvres qui introduisent techniquement des systèmes de surveillance réels ou fictifs. Ces interventions simulées mettent en action des dispositifs proposant au spectateur une critique de sa société de consommation, de l’utilisation de système de surveillance à des fins économiques ou de pouvoir politique.
Ce dossier aborde la question de la surveillance explorée dans plusieurs médiums, et traite d’œuvres qui placent celle-ci dans différents plans de signification. La surveillance est en quelque sorte un sujet in process, qui prend subséquemment modèle sur la société dans ses traits les plus actuels.
(Texte publié avec l’aimable autorisation de Etc Montréal)