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Et le travail?

19 Avr - 09 Juil 2011
Vernissage le 19 Avr 2011

«Et le travail?» cherche à montrer comment les artistes contemporains peuvent s’emparer de cette question et rappeler qu'être artiste est une profession.

Communiqué de presse
Caroline Bach, David Mozziconacci, Nicolas Puyjalon, Sébastien Taillefer
Et le travail?

Cette interrogation, si frontale qu’elle peut être entendue comme une interpellation, ce peut être celle de la connaissance rencontrée à l’improviste prenant de nos nouvelles. Et l’boulot, ça va? Ce peut être celle du sociologue, de l’intellectuel, à l’écoute et à l’étude des changements rapides, parfois brutaux ou spectaculaires, en oeuvre dans le monde du travail, dans son organisation économique comme symbolique, à l’aune d’une société autrement technologique qui s’annonce.

Mon travail? Ce peut être la question de tout possible travailleur. Quelle place pour le travail dans un projet de vie, pour soi et pour les autres? C’est aussi, en prise directe, un objet de travail et de réflexions pour des artistes, décidant de rendre compte d’une réalité, connue, provoquée, éprouvée ou documentée. Comment s’y prendre, qu’en dire, qu’en faire? Immersion, mise à distance, déplacement, croisements ou manipulations sont quelques uns des mouvements de ces pensées qui passent à l’action présentées dans l’exposition.

D’une question frontale, déplaçons l’évidence des réponses. Proposition est faite aux photographes Caroline Bach et David Mozziconacci de ne pas convoquer ici la figure du travailleur (en poste, en pause, en pose, en activité), même si cet exercice peut renvoyer à de belles et signifiantes séries dans les corpus respectifs des deux artistes.

Quelles seraient les autres possibles représentations? Dites-nous comment survivre à notre condition, c’est ainsi un projet au long cours de Caroline Bach qui l’amène à se rendre sur des sites industriels, fermés, qui ont fait l’actualité le temps d’un flash journalistique, sur le moment où se cristallisaient les luttes d’ouvriers «réels» victimes des logiques de l’économie spéculative. Caroline Bach ne les oublie pas, et se rend à Tarascon, Malaucène, Dijon, Amiens, Clairoix, Eschirolles…; parfois plus d’un an après la fin du conflit, pour en recueillir les stigmates, parfois étonnamment abandonnés dans l’espace public (ce que peuvent dirent les traces…), et que la photographie rend ultra visibles.

Dans ses séries les plus récentes, David Mozziconacci travaille une présence plutôt qu’une figuration. Portant une grande attention à l’inscription des corps dans les espaces, –celui de l’ouvrier, d’ouvriers, de l’employé à leurs machines respectives–, il rend compte par le cadrage de la photographie d’une masse corporelle, d’une attitude, d’un état d’être, d’une tension ou de l’ abandon d’un corps, captés à un instant t, rythmes et compositions renvoyant à l’exercice de la danse contemporaine plutôt qu’à celui du portrait.

Quant à Sébastien Taillefer, plasticien, c’est pour sa capacité et curiosité à rechercher et organiser des données informatives dont il tire des procédures de travail artistique qu’il est invité sur ce projet. A la recherche d’un art le plus impersonnel qui soit, avec Sébstien Taillefer, barêmes, pourcentages, sondages deviennent formes, rythmes, couleurs, peintures ou installations aux qualités éminemment plastiques (et industrielles). A déplacer codes et usages, l’ironie n’est jamais loin.

Et être artiste? Oui, c’est une profession! Cette deuxième lecture de l’exposition sera relayée par une série d’évènements, certains donnant à voir le travail se faisant (projet BAKOU, activité éditoriale de collectage, référencement, organisation, compilation, création de données- production d’outils de médiation), d’autres pointant l’inscription de l’activité artistique dans l’activité économique (conférence et production d’une émission de radio par Caroline Bach, réunions d’information du centre ressource du BBB).

L’artiste à son travail, en prise avec d’autres univers professionnels. Posture singulière, dont rendront compte également Caroline Bach, David Mozziconnaci, Sébastien Taillefer. Quelles zones de contacts, quels points de frottements? Est-ce que l’artiste peut rester l’autre, l’incongru? Est-ce que son outil de travail (l’appareil photo, par ex.) le marque comme travailleur aux yeux de celui qu’il photographie? L’occasion d’un projet artistique au sein d’une entreprise, est-ce un appel d’air, un marquage de territoire, une rencontre, un prétexte, un évènement, un truc comme un autre, le révélateur de réalités, valeurs qui se partagent?

Ouverture sur le cinéma documentaire ou de fiction, la poésie contemporaine, les sciences humaines, la bande dessinée, la littérature jeunesse… grâce à nos partenaires qui investissent le projet au BBB ou en leurs murs (librairie Ombres blanches). Et le travail? Une question, pour une invitatio! (Cécile Poblon)

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