Champion Métadier, Linda Ellia, Sovann Kim, Urs Lüthi, Tim Maguire
Estampes numériques
La matrice de l’œuvre est le fichier numérique d’une image, soit conçue de manière purement numérique, soit créée à partir d’un original numérisé et retravaillé avec des logiciels de traitement d’image. Grâce à l’amélioration des finesses de résolution, à l’utilisation de beaux papiers, et à l’emploi d’encres à base de pigments, les tirages jet d’encre atteignent une qualité exceptionnelle.
Champion Métadier
Née en 1947 à Tours, vit et travaille à Paris. Artiste peintre, Champion Métadier explore depuis peu les possibilités offertes par le numérique. Elle créé en 2011 pour une exposition à la galerie une série inédite de photographies, intitulée Capture. A partir de photographies numériques, qu’elle retravaille pour les situer à la frontière de plusieurs lectures, Champion Métadier créé des images qui se situent entre un monde réel et un monde virtuel. En utilisant des contrastes et des couleurs saturées à l’extrême, elle révèle la volonté propre à son œuvre de tendre vers une expression indéfinissable, ambiguë, complexe. Partant de ce premier travail de recomposition numérique, elle créé une série de dessins numériques sans base photographique, utilisant comme pour ses dessins manuels une large palette de couleurs et un mélange de techniques et de matières offerts cette fois par l’ordinateur.
Linda Ellia
Née en Tunisie. Vit et travaille en France. Peintre et photographe, Linda Ellia commence en 2005 Notre Combat, un grand projet collectif de détournement de Mein Kampf, acte de résistance entrepris avec la bénédiction de Simone Veil. En 2011, elle publie Hors Classe, préfacé par Michel Onfray, avec des textes de Thierry Illouz. Un jour, Linda Ellia fait développer des négatifs sur lesquels elle a peint et dessiné avec de minuscules outils. Les images qui sortent de cet agrandissement évoquent tour à tour des paysages marins, des personnages dansants, des jeux de lumière abstraits. Pour l’exposition, une dizaine d’images scannées et tirées au studio Bordas à un petit nombre d’épreuves composent le premier travail numérique de Linda Ellia, qui explore la métamorphose de l’image, soumise au changement d’échelle et de support.
Sovann Kim
Né en 1966 au Cambodge. Vit et travaille à Nantes. Sovann Kim mène de front une activité de designer centrée sur le mobilier urbain, et celle d’artiste, notamment par un travail en édition pigmentaire qu’il poursuit depuis 2002.
Les Elévations (2010-2011) sont des images déformées, distordues, modélisées, de cartes IGN de régions volcaniques. Pour exprimer sa vision et la complexité des paysages, l’artiste numérise les images, puis les recompose et les métamorphose en les modelant grâce à des logiciels de traitement d’images. Ces représentations sont à la frontière de la photographie, de la peinture, du dessin, de l’estampe. Dans sa démarche, l’artiste questionne de manière inventive et unique la place de l’outil numérique dans le processus d’expérimentation et de création de l’image.
Urs Luthi
Né en 1947 à Lucerne, Suisse. Vit et travaille à Munich, Allemagne. La photographie est le principal médium d’Urs Luthi. La substance de l’œuvre est livrée par la vie dans ce qu’elle a de plus banal et de plus unique. L’autoportrait reste son mode d’expression principal mais comme le dit Rainer Mason: «La beauté troublante s’en est allée, depuis 1970. Demeure le petit homme – c’est ainsi qu’Urs Lüthi parle de soi-même — et ce qui reste de la clarté, The Remains of Clarity. S’ajoutent, comme depuis toujours, la distanciation, l’humour, et la tendreté (qui est la modalité masculine de la tendresse). (…) Ayant, d’ancienne date, fait de son corps la substance et le langage de son art, Urs Luthi (* 1947), figure polaire et très singulière du body art et des mythologies personnelles, propose aujourd’hui un discours d’apparence plus ontologique. Il «fait des choses de plus en plus claires, entouré de choses pas claires du tout», manière, suggère-t-il, «d’éclairer l’univers alentour». L’autoportrait reste son mode d’expression principal. A l’occasion d’une exposition de photographies à la galerie en 2006, Catherine Putman a édité un portefeuille de 10 estampes numériques The remains of clarity/Ce qui reste de la clarté.
Tim Maguire
Né en 1958 au Royaume-Uni. Vit et travaille en Australie. La marque de fabrique de Tim Maguire en tant que peintre consiste à appliquer les couleurs sur la toile les unes après les autres, de telle manière que ses peintures — dont les sujets familiers sont la vie végétale et les paysages aquatiques ou neigeux — peuvent de loin être confondues avec des photographies.
Depuis 2002, il explore l’univers de la création numérique sous un angle unique, en dessinant couleur par couleur sur différentes feuilles de papier calque, qu’il numérise une à une pour en faire des calques numériques, puis assemble à l’aide de logiciels de traitement d’images. Des paysages de flocons de neige et des cadrages en gros plan de multiples variétés de végétaux se déploient sur ces estampes numériques éditées et tirées par le studio Bordas.