Communiqué de presse
Martin d’Orgeval
Establishment forever
«Dix-huit photographies, métaphores de l’establishment et de la ruine de l’âme qui, inéluctablement, accompagne sa quête de pouvoir. Dans un bâtiment d’il y a cent ans, ou plutôt son squelette, a été arraché tout ce qui rend un lieu vivable: murs, escaliers, eau courante, radiateurs, par endroits le sol, le plafond. Ne restent que traces, fenêtres calfeutrées, bouchées, planchers rapiécés, fils électriques pendants.
Mon regard s’accroche à des scories qui racontent l’hypocrisie, l’étouffement, la déchéance de certaines prétendues grandeurs : une carafe en plastique pleine de clous, «bonheur» calligraphié à l’or sur fond rouge en chinois, un masque de chantier, une pelle à déchets. Au milieu de ce néant, un cabinet poussiéreux, arraché à une salle de bain détruite elle aussi.
Face à ce que Georges Bataille pourrait appeler pourriture, j’éprouve du dégoût, mais je suis séduit. Je me laisse aller au plaisir de la contemplation malsaine, peut-être morbide. Au contact de ce qui me révulse et m’effraie, je deviens pourtant cynique et tombe dans l’indifférence morale. Peu me chaut de juger et condamner une caste. Je préfère me laisser entraîner par cette délectation ambigüe, coupable, contre nature, qui m’attire comme une muse. J’attends que son emprise sur moi s’accroisse, se renforce, se prolonge – comme tout pouvoir, qui naturellement aspire à s’exercer et à s’étendre. Des ordures, une fleur peut naître. Voici mes fleurs.»
Vernissage
Samedi 14 novembre 2009. 16h-21h. En présence de l’artiste.
critique
Establishment forever