Présentation
Vanessa Morisset, Jean-Philippe Beaulieu, Marjolaine Arpin, Marie-Ève Charron, Florence Chantoury-Lacombe, Lilian Froger, Stephen Horne…
Esse n°70 Miniature
Extrait de l’édito de Sylvette Babin
« Le minuscule, comme le gigantesque et au demeurant tout être ou chose dont la dimension s’éloigne de l’échelle humaine, exerce sur l’individu un immense pouvoir de fascination.
Probablement est-ce parce que l’objet de petite taille nous ramène inévitablement au monde de l’enfance et à ses nombreuses miniaturisations du réel (maisons de pouépe, modèles réduits, figurines), nous plongeant par le fait même dans l’univers fantasmagorique du conte, évoquant tour à tour le Petit Poucet, Alice au pays des merveilles ou les voyages de Gulliver.
Ce sont peut-être aussi la finesse du détail et l’apparence de perfection des oeuvres miniatures qui émerveillent, comme le souligne John Mack dans son ouvrage The Art of Small Things: «l’argrandissement amplifie les imperfections; la réduction les atténue. Un aspect de la miniature est qu’elle efface les défauts physiques et les dissipe, dans l’oeil de celui qui regarde, en une beauté fragile.» Mais que trouve-t-on derrière cette frêle beauté? Sommes-nous réellement en présence de mondes idéaus et merveilleux?
L’échelle réduite de la miniature permet d’embrasser du regard ce qui à l’origine ne pourrait être perçu dans son ensemble. Au-delà de cette fonction utilitaire que l’on attribue généralement aux maquettes, par exemple dans les domaines de l’architecture, du cinéma et du théâtre, la possibilité de poser le regard panoptique sur ce qui habituellement se soustrait à notre champ de vision suscite parfois de nouvelles perceptions du monde. »