Communiqué de presse
Sammy Engramer, Guest / Benjamin Cadon
Espace limite
«Espace Limite» est conçu comme une exposition dynamique autour de la vidéo surveillance et du contrôle urbain. Bien que les éléments relatent certains aspects de l’urbanisation publique, ils intègrent également une mise en scène conçue pour l’oeil d’une caméra. Les oeuvres sont donc disposées dans le Pavillon du Musée de l’Objet en relation avec un seul et unique point de vue. Les conventions spatiales de l’exposition sont ici évacuées au profit d’une composition bidimentionnelle.
La caméra est connectée au réseau Internet, la fenêtre d’un site présente un espace clos et éclairé jour et nuit. L’ensemble de l’exposition «Espace Limite» est visible à l’adresse suivante : www.espacelimite.net.
Comment présente-t-on un espace d’exposition d’art contemporain sur le world wide web ? La plupart du temps, nous abordons une exposition sous l’angle d’un site d’information. Nous y trouvons des photographies ou des extraits de vidéos. Sammy Engramer investit simultanément deux espaces a priori hétérogènes (espace réel, espace virtuel).
«Espace Limite» est une exposition conçue pour le Web. Les contraintes du Web invitent à la mise en scène, au cadrage cinématographique plus qu’à un montage classique d’exposition. L’espace d’exposition est pensé au même titre qu’une image ; il s’agit d’anticiper la reconversion virtuelle de l’espace d’exposition. La prise en compte de la temporalité du Web débouche sur une exposition visible jour et nuit ; il s’agit de respecter le traitement de l’information en temps réel. La visite «réelle» de l’exposition n’est donc plus nécessaire : «Espace Limite» représente un in situ virtuel.
Les contenus de cette exposition se rapportent au contrôle et à la surveillance de l’espace public. Toutefois, la création d’une scène pour le web n’induit-elle pas le contrôle et la surveillance des oeuvres exposées pour l’occasion ? La société du spectacle est-elle la subordonnée d’une société de contrôle ?