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Erro. Rétrospective

Inconditionnel et virtuose du collage, Erró est souvent rattaché à des groupes artistiques, comme le surréalisme, la Figuration narrative ou le Pop Art, mais n’est réductible à aucun d’eux. Publié à l’occasion de la rétrospective du MAC Lyon, ce catalogue est l’opportunité de découvrir ou de redécouvrir l’étendue de cette œuvre ludique et prolifique.

Information

Présentation
Danielle Kvaran, Thierry Raspail
Erró. Rétrospective

En 1964, Erró crée ses scapes, ses «tableaux fondamentaux», dit-il. Il invente un univers de flux, d’images all-over, de saturation qui emplissent tout le potentiel du champ pictural.

Erró, avec des ciseaux et de la colle, avec quelques pinceaux bien choisis et de très grands formats, anticipe de quelque trente ans notre monde de réseaux, de mails, de chats et de tweets. Il crée le collage-blog avant l’heure. Il invente une structure formelle, des taxinomies et un mode de regard. Il a fallu attendre la révolution internet pour «voir» enfin l’œuvre d’Erró dans sa nouveauté: une synthèse visuelle paradoxale de l’accélération et du «présentisme» qui sont les deux régimes de notre temporalité. Et ce langage visuel est tout autant tragique qu’il peut être humoristique, ironique, et toujours en phase avec le monde.» (Thierry Raspail)

Erró compte parmi les figures importantes de l’avant-garde européenne des années 1960. Son nom est associé au renouveau de la figuration picturale, à travers l’invention de tableaux-collages narratifs, et aussi au mouvement des happenings et à la vague du cinéma expérimental. Bien que souvent rattaché à des groupes artistiques, comme le surréalisme, la Figuration narrative ou le Pop Art, il n’est réductible à aucun d’eux. Cette rétrospective rassemble plus de 500 œuvres provenant de collections publiques et particulières de partout en Europe. C’est une chance unique de revenir sur l’œuvre de l’artiste, de la découvrir, ou de la redécouvrir, dans sa quasi intégralité.

Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition éponyme présentée au Musée d’art contemporain de Lyon du 3 octobre 2014 au 22 février 2015.

«Les gestes ici décrits — la collection, l’indexation, le stockage — sont ceux qui permettent de constituer non seulement une collection, mais une véritable banque, qui inclut, pourvu qu’elles soient imprimées, toutes les espèces d’images (photographie, dessin, peinture, chromo, illustration, et plus récemment images trouvées en ligne, nous y reviendrons). Google est d’ailleurs l’outil idéal pour démêler l’ensemble des références de cette immense base. De suggestion en suggestion, j’aurai vite fait de retrouver l’ensemble des images qui constituent le fond du tableau.

Ces processus de collecte, classement, indexation, n’ont rien d’automatique: ils sont effectués lentement (plusieurs années de collecte sont nécessaires pour déclencher la production d’une série), à la main, et dans la solitude de l’atelier (Erró travaille sans aucun assistant). Et bien que le studio parisien de l’artiste, avec ses grands rangements à tiroirs métalliques, puisse faire penser à un petit data center, ils sont profondément ancrés dans l’univers matériel de l’imprimé. Néanmoins, la navigation dans l’œuvre d’Erró trouve un parfait analogon dans la circulation dématérialisée à laquelle nous nous livrons dans les bases de données numériques, avec ce qu’elle suppose de dérives, de rencontres fortuites, bref, de sérendipité.»
Jill Gasparina

Sommaire
— Rétro Perspectives, par Thierry Raspail
— Erró, d’image en image, Danielle Kvaran
— A quoi les paysages de l’information, Jill Gasparina
— Ressemblaient-ils avant d’être
— Traversés par des autoroutes?
— Catalogue
— Erró de légendes, par Anaïd Demir
— Chronologie, par Danielle Kvaran
— Remerciements
— Version anglaise

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